Par Gaëtan Constant
Pour introduire mon intervention sur la crèche Jean-Jacques Rousseau, laissez-moi vous parler des enfants, et surtout d’un enfant en particulier : le petit Gaëtan Constant, 14 ans, élève au collège Maurice Utrillo, à Limas (alors, Limas dans le beaujolais, pas au Pérou), et pas aussi sérieux qu’aujourd’hui. Il se trouve que cet enfant aimait beaucoup rire (bon, ça, ça a pas trop changé) et que, comme beaucoup de jeunes de son âge, il s’amusait parfois en expérimentant. Malheureusement, tout ça tournait parfois au vinaigre, et je ne m’étendrai pas sur la réaction de son père la fois où il l’a surpris en train de sonner à toutes les portes du quartier alors qu’il rentrait du collège – je pense que vous pouvez la deviner par vous-même !
Les enfants aiment bien faire des bêtises. Ou, plutôt, les enfants connaissent mal leur environnement, connaissent mal leurs limites et celles de leur entourage, et leurs expériences ne sont pas toujours concluantes. Mais, et c’est là où le bât blesse, les expérimentations des adultes non plus ne sont pas toujours convaincantes.
Et c’est bien cela dont il est question pour cette délégation de service public : une expérimentation, sur laquelle il nous faudra bientôt nous prononcer pour savoir si elle est pertinente ou non, si nous voulons la renouveler ou non. Mais comment pourrons-nous fonder notre décision ? Sur quels critères ? La gestion et l’animation de la crèche ont été déléguées à une entreprise privée parce que la ville n’arrivait pas à recruter suffisamment d’encadrants diplômés. Nous avons lu avec attention le rapport du délégataire, et constaté avec vous que la société qui gère la crèche butte sur les mêmes obstacles que le secteur public. Elle a du mal à recruter des personnels qualifiés. D’ailleurs, le taux de remplissage de la crèche est équivalent à celui des crèches municipales également.
Il ne reste donc plus qu’un seul critère pour justifier cette délégation de service public : les coûts de charge de fonctionnement ne sont pas supportés par la mairie. C’est le secteur privé qui s’en charge. Mais est-ce un critère suffisant pour maintenir la gestion d’un service public par le privé ? Secteur privé qui, au demeurant, peut tirer des bénéfices de cette exploitation.
Nous sommes contre le fait que du profit puisse être fait parle secteur privé avec l’argent des familles. Nous sommes contre le fait d’assumer politiquement que la force publique ne peut pas offrir un service de qualité pour ses habitantes et habitants. Mais nous sommes pour une gestion publique, où le moindre euro en trop versé sera réinvesti pour améliorer la qualité du service public rendu aux villeurbannaises et villeurbannais. Nous sommes pour les biens communs, nous sommes pour les services publics de qualité. Le groupe VIE! votera pour cette délibération car elle ne concerne que le fait de valider la présentation du bilan du délégataire. Mais vous l’aurez compris nous espérons qu’il sera possible de discuter plus profondément de tout cela dans les prochains mois.