Par Danielle Carasco
Je voudrais d’abord déclarer avec mon groupe le caractère salutaire de la revalorisation du régime indemnitaire de la police municipale. Elle permet de payer les fonctionnaires de police municipale au mieux, comme nous voulons le faire pour tous les autres fonctionnaires de notre mairie. Il était temps.
Cette mesure permet un alignement de la rémunération de nos policiers avec les autres communes de la métropole, elle est un atout pour aider nos fonctionnaires à rester au sein de la commune, ainsi que pour les recrutements que nous allons lancer. En effet, il faut rappeler que ce métier est le quatrième le plus en tension de la fonction publique territoriale, avec la désaffection du concours et un turn-over très important dans les 3 ans suivant le recrutement.
Le passage d’un effectif de 50 (actuellement 34 si je ne me trompe pas) à 75 agents à la fin du mandat que nous allons accomplir à Villeurbanne aura des effets bénéfiques en termes de qualité de service public rendu à la population et de sécurité. Il permettra une plus grande proximité avec les habitants et les habitantes, et une charge de travail mieux répartie entre les agents et agentes de police municipale, notamment pour l’exécution de la mission tranquillité. Nous nous en réjouissons ! Et cela d’autant plus que les effectifs de police nationale sont réduits sur notre territoire, notamment pour assurer leurs deux missions de sécurité publique et de prévention.
J’en profite pour souligner qu’en complément des missions de police, nous souhaiterions un renfort des éducateurs de prévention, pour humaniser les relations, soutenir les habitants et habitantes, leur donner des perspectives et créer de l’espoir dans les quartiers.
Et de fil en aiguille, notre regard se tourne vers tous les agents de notre collectivité territoriale, toujours en première ligne, qui assurent vaillamment leurs missions de soin, d’animation, d’accueil, coûte que coûte. La liste est longue des métiers concernés, des EHPADs aux écoles, des guichets de mairie au CCAS, du nettoyage des parcs à l’entretien du bâti… Au-delà des améliorations que nous allons apporter à leurs conditions de travail pour l’année 2021, il nous faudra rester attentifs à leurs demandes et à leurs besoins pendant toute la durée de notre mandat.
Je ne peux pas terminer cette intervention sans prendre un peu de recul, et évoquer rapidement la situation de la police en France. La loi sécurité globale, à laquelle nous sommes fermement opposés, a été votée en première lecture. Elle comporte des chapitres relatifs à la police municipale, nous en avons pris connaissance, ils marquent une étape supplémentaire du désengagement de l’État dans la sous-traitance d’activités régaliennes aux collectivités locales et aux entreprises de sécurité privées. Et quelques nouvelles prérogatives nous inquiètent (utilisation des drones, port de caméras piétons sont deux exemples).
Nous affirmons que la mission éminente des polices est de produire de la confiance et de contribuer à la cohésion sociale, nous en reparlerons.