Par Danielle Carasco
Nous allons nous répéter mais j’arrive en quatrième position ! La loi transformation de la fonction publique de 2019 dans son article 56 permet d’encadrer le droit de grève dans les services publics municipaux nécessitant une certaine continuité de service en cas de mouvement social. L’accueil des enfants à l’école sur les temps périscolaires en fait partie et c’est l’objet de cette délibération.
Trois dispositions sont possibles, vous le savez déjà, mais je continue : le délai de prévenance obligatoire 48h avant le mouvement social, la mise en place d’un service minimum et la grève à la prise de poste.
Notre groupe est opposé à de nombreux articles de cette loi macroniste, en particulier, pour ce qui concerne cet article 56, à la mise en place d’un service minimum extrêmement restrictif pour le droit de grève qui rappelons-le est un droit constitutionnel proclamé par l’alinéa 7 du préambule de la constitution de 1946. Ça fait du bien de le répéter.
Il fait partie intégrante de toutes les luttes sociales qui ont abouti aux victoires et aux conquis sociaux dont nous bénéficions aujourd’hui. Premiers congés payés, liberté syndicale, semaine de 40 heures en 1936 ; mais plus récemment, la 4e semaine de congés payés en 1968 ; ou même le recul du gouvernement sur la réforme des retraites en 2020 ! Et nous espérons bien que, si ce dernier sujet est remis sur la table comme cela se murmure dernièrement, une mobilisation massive fasse de nouveau reculer les ultra-libéraux.
La mise en place d’un service minimum qui consiste à remplacer des agent.es grévistes pour maintenir un accueil systématique n’est pas proposé dans cette délibération et nous nous en félicitons. La seule mise en place du délai de prévenance permet à la fois de respecter le droit de grève tout en garantissant la sécurité des enfants qui, rappelons-le, sont sous la responsabilité de la ville sur les temps périscolaires.
Le délai de prévenance permet de ne maintenir un accueil que si les conditions d’encadrement des enfants le permettent. Dans le cas contraire, l’accueil périscolaire peut être fermé avec information aux familles l’avant-veille.
Alors que de nombreuses autres collectivités ont fait le choix de maintenir un accueil avec des taux d’encadrement fortement dégradés, parfois avec la mise en place de la grève à la prise de poste et/ou d’un service minimum, Villeurbanne fait le choix de ne pas restreindre le droit de grève, de sécuriser l’accueil des enfants en cas d’accueil, et d’informer les familles suffisamment à l’avance afin, qu’elles puissent s’organiser. C’est pourquoi nous voterons pour cette délibération.