Par Laure-Emmanuelle Pradelle
Nous tenions à saluer l’engagement de la Ville dans le soutien qu’elle apporte à la MJC, association qui existe depuis 1947 à Villeurbanne.
Laissez-moi remonter le temps, jusqu’en 1936, où le gouvernement du front populaire instaura les congés payés et avec eux naissait tout un mouvement d’éducation populaire. Les Maisons des Jeunes et de la Culture sont l’héritage du combat de la gauche pour l’émancipation des classes populaires par la pratique du sport et l’accès à la culture. La MJC de Villeurbanne ne fait pas exception à cet objectif : en 2021, ce sont 99 activités enfant et adulte qui sont proposées.
2021, c’est aussi une année difficile pour notre MJC particulièrement touchée par la crise sanitaire. Et avec cette délibération, la ville est à la hauteur du soutien nécessaire pour cette structure indispensable.
Indispensable, d’abord, car elle est un lieu de proximité, créateur de lien social entre les jeunes et entre les générations. Parce que les MJC sont ouvertes à toutes et tous, sans discrimination, toutes les formes de culture peuvent s’y exprimer. N’oublions pas que c’est pour beaucoup de personnes le premier accès à la culture et à la pratique artistique.
Indispensable, ensuite, parce que les MJC font vivre la démocratie en organisant des débats, des conférences, qui permettent de mieux comprendre la société, le monde, la position qu’on y occupe, de se libérer de la place qui nous serait assignée pour intervenir sur le monde et le changer ensemble selon ce que l’on croit juste. Les MJC permettent de former des citoyens et des citoyennes à l’esprit critique, sans lequel il n’y a pas de véritable démocratie.
Au moment où notre modèle social et solidaire, héritage du Conseil National de la Résistance, est doucement mais sûrement détruit, nous continuons de penser qu’il est des choses qui ni ne se vendent, ni ne s’achètent. L’émancipation par la culture et l’éducation populaire en font partie : faisons tout pour les préserver !