Transformation, mais surtout sobriété et inclusion : voici les maîtres-mots du schéma de transformation numérique que vient de mettre au point la mairie de Villeurbanne.
Depuis vingt ans, le numérique a transformé nos vies et notre rapport au monde. Il est devenu quasiment impossible de vivre sans y avoir recours. Pour autant, 16 % de personnes en France souffrent d’illectronisme, soit parce qu’elles ne savent pas utiliser les outils numériques, soit parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’en fournir. Il faut leur garantir le droit au non-numérique. Si l’on veut que le service public reste ouvert à toutes et tous, il doit être accessible sans que l’on ait à payer un smartphone et une connexion pour y avoir accès.
C’est pourtant l’inverse qui se produit. La crise sanitaire et les réponses technologiques ont encore accéléré son utilisation et ont constitué une vraie aubaine pour les GAFAM. Dans notre modèle économique actuel, ces techniques sont utilisées de façon déraisonnable, sans contrôle citoyen, au profit de quelques grandes entreprises productivistes qui se partagent le marché, le tout au détriment des travailleurs, des travailleuses et de leur santé (on pense notamment à l’extraction des terres rares ou encore au travail à la chaîne). Il est possible d’extraire moins, de façon plus humaine, et de développer des filières de recyclage en favorisant la recherche. A l’heure où nous défendons la sobriété dans tous les aspects de nos vies, le numérique ne doit pas être oublié. Aujourd’hui, entre 10 et 15% de la dépense d’électricité dans le monde y est liée. À notre échelle, il nous faut repenser ses usages : chaque outil doit être utile, et nous prêterons tout particulièrement attention à leur sobriété. En ce sens, l’utilisation du logiciel libre, initiée par la métropole, est une très bonne piste, car il consomme moins de données et il est moins victime d’une potentielle obsolescence programmée. Cette piste sera également soutenue par la mairie de Villeurbanne.