C’est au moment où la crise sanitaire frappe de nombreux français que le Président décide de les faire sombrer dans la pauvreté. Alors que le Conseil d’Etat avait suspendu la réforme de l’assurance chômage pour « incertitudes sur la situation économique », le gouvernement voudrait la déployer trois mois plus tard.
Quelle reprise espérer à l’heure du passe sanitaire, des possibles suspensions de salaire, de la chute des fréquentations, des faillites à venir ? Le séisme social en cours sera d’autant plus fort sans protection des plus fragiles ! Le chômage partiel a été mis en place pour protéger les salariés et permettre aux entreprises de maintenir leur activité ; cette réforme va à l’inverse de tout cela ! Pour preuve : le gouvernement l’a mise entre parenthèses dès le début de la crise. C’est l’aveu discret de son incapacité à endiguer le chômage. Si cette réforme permettait réellement de diminuer le nombre de chômeurs et de consolider notre économie, pourquoi la retarder ?
Ce sont toujours les plus fragiles qui payent la note. Les calculs de l’Unedic sont sans appel : à salaire et périodes travaillées égaux, les allocations pourront être jusqu’à près de cinquante fois moins élevées pour une personne que pour une autre. Ce nouveau mode de calcul pénalisera en premier lieu les plus précaires, qui alternent chômage et CDD. 1,15 million de personnes pourraient subir la baisse de leur allocation, dont 400 000 à hauteur de 40% ; en parallèle, le revenu des 500 plus grandes fortunes françaises a explosé de 30%, soit 300 milliards d’euros en un an. Comment légitimer de tels écarts ?
Cette réforme est injuste et injustifiée. Dans un marché du travail qui propose toujours plus de CDD et moins d’offres d’emploi, les chômeurs ne peuvent trouver un CDI. Si le Président voulait vraiment pénaliser le recours au CDD, il modifierait le Code du travail ! Encore une fois, les plus fragiles sont appauvris et les plus riches s’enrichissent. Il devient urgent de rééquilibrer la balance !