Par Aurore GORRIQUER
Pour commencer, une citation : « Le personnel des bibliothèques […] s’engage dans ses fonctions à préconiser la gratuité de l’inscription, pour un partage universel des ressources culturelles et éducatives ».
Depuis le 1er septembre, les agentes et agents de Villeurbanne peuvent appliquer cette recommandation du code de déontologie des bibliothécaires. Cette gratuité, c’est pour nous une étape très importante pour permettre à toutes et tous d’accéder à nos bibliothèques. Nous espérons (et c’est visiblement bien parti !) que notre nombre d’abonné·es suivra l’augmentation minimale de 5% prévue par l’Association des bibliothécaires de France lorsqu’on passe à la gratuité, voire même qu’elle atteindra les plus de 40% connues à la ville du Mans !
C’était l’une des barrières à faire tomber pour offrir à tous et toutes les mêmes chances d’accéder à toutes les cultures, sans hiérarchisations, des livres en passant par les mangas ou encore les jeux vidéo. Ce n’est néanmoins pas la seule. Nous devons continuer nos efforts pour faire sortir la culture des musées, des bibliothèques, pour que les arts rencontrent leur public dans son quotidien, comme nous le faisons avec les Minimix et les Invites.
Instaurer la gratuité c’est très concret, mais c’est aussi symbolique : c’est dire que les services publics doivent fournir à chacune et chacun les services nécessaires à la dignité humaine. Cette gratuité, c’est celle du modèle de la Sécurité Sociale, que nous voudrions universel : un financement collectif des besoins de toutes et tous. Se soigner bien sûr, s’éduquer, mais aussi manger gratuitement à la cantine, ou se déplacer collectivement et gratuitement. J’en profite pour faire un clin d’œil à nos collègues métropolitains puisque dans quelques mois, nous verrons nos premiers mètres cubes d’eau gratuits à Villeurbanne et dans le reste de la Métropole : encore un pas vers plus de justice sociale.
La gratuité n’est pas une lubie : elle fait partie d’un modèle plus large où tout le monde voit ses besoins premiers satisfaits sans conditions et surtout, sans avoir à se justifier. Elle est radicalement différente des tarifs sociaux qui exigent de leurs bénéficiaires des papiers, du temps, et parfois de la honte. Les tarifs sociaux posent aussi le problème de ceux qui n’y ont pas forcément accès pour des questions de droits non à jour ou à cause de situations trop particulières, encore plus quand ils sont soumis à des droits très précis comme le RSA, CMUC plutôt que le quotient familial ou le revenu fiscal de référence. Avec la gratuité, tout le monde est traité de façon égale et personne n’est mis de côté.
C’est donc avec enthousiasme que nous voterons pour cette délibération, en espérant que les villeurbannais et villeurbannaises profiterons encore plus de leurs bibliothèques !