Pointer du doigt les dépenses des collectivités territoriales pour se dédouaner de 7 années de politique de l’offre ? Il semble que le gouvernement « démissionnaire » ne soit plus à un affront près. C’est en effet la seule excuse qu’il a trouvée pour justifier le déficit qu’il provoque, estimé à 5,6% du PIB en 2024 et 6,2% en 2025 d’après la direction générale du Trésor.
Incriminer les dépenses nécessaires au bon fonctionnement des services publics est irresponsable. Faire porter le chapeau aux collectivités territoriales n’est pas juste. L’augmentation du déficit est principalement liée à la diminution des recettes : entre les crédits d’impôts, niches fiscales et autres exonérations, le manque à gagner est estimé de 150 à 170 milliards d’euros ! Ces cadeaux fiscaux s’ajoutent à la suppression de l’ISF et révèlent bien une politique destinée aux plus riches : en 2017, les 500 plus grandes fortunes françaises possédaient 25% du PIB ; 6 ans plus tard, leur fortune continue d’exploser à 46% de la richesse nationale !
Pour maintenir la destruction de l’État social et des services publics, B. Le Maire démissionnaire-mais-toujours-en-poste prévoit une cure d’austérité dans des services publics (santé, écologie, sport…) déjà exsangues. En tant que collectivité, nous en ressentons déjà les effets : nos financements sont toujours plus dépendants de l’État, qui supprime petit à petit les impôts locaux en les compensant. Mais ces compensations (taxe d’habitation, CVAE…) ne sont que partielles et grèvent le budget de la ville. L’État refuse par ailleurs d’indexer sur l’inflation une des principales recettes de la ville : la dotation globale de fonctionnement.
Pourtant nous, collectivités, sommes en première ligne pour faire face à la paupérisation et aux effets concrets du changement climatique. Plutôt que de nous discréditer et de bloquer nos investissements, le gouvernement devrait les encourager en augmentant les recettes fiscales nécessaires aux investissements de demain.