Et une, et deux et troisième vague ! Le ressac est définitivement trop fort depuis un an, et d’autant plus violent que la digue qui aurait pu l’endiguer ne cesse d’être érodée.
Depuis des années, les personnels soignants alertent sur l’état de l’hôpital et des établissements de santé publics ; depuis plusieurs mois, les français·es prennent la mesure des effets des politiques d’austérité. Le manque de matériel et celui de personnel ont provoqué du surmenage et des départs. Les augmentations de salaire de certain·e·s soignant·e·s se sont faites au détriment de leurs conditions de travail puisqu’à la rue Ségur, pour être dignement payé·e, il faut remettre en cause ses 35 heures et annualiser son temps de travail.
Depuis des années, les métiers de la filière médico-sociale sont pénalisés par le démantèlement de notre système de santé public et de nos politiques de solidarité, et par une organisation du travail qui mise plus sur l’efficience que sur la bienveillance. Les auxiliaires de vie sociale, les assistantes maternelles ou les AESH sont le symbole cruel de la précarisation des métiers du soin et des liens. La grève et les revendications de ces dernières en disent d’ailleurs long sur l’importance accordée à leur fonction : elles sont sans réel statut, à mi-temps forcé, vivant sous le seuil de pauvreté.
Alors que la pandémie révèle plus que jamais le caractère essentiel des professions du soin et du lien, des mesures doivent être prises pour améliorer leurs conditions de travail, stopper le flot alarmant de démissions, et ne pas décourager les vocations de nos jeunes. Saluons leur engagement quotidien sans faille en revalorisant leurs salaires sans contreparties, en augmentant le nombre de postes pérennes, en rénovant les lieux de travail, en fournissant le matériel nécessaire, en donnant des moyens financiers à la hauteur des besoins, … Soignons les métiers du lien !