Par Mathieu GARABEDIAN
Je suis très heureux d’avoir l’occasion de présenter ce dispositif « Egalité réelle d’accès aux loisirs » dans le cadre de cette délibération. C’est un dispositif qui est né à l’issue du premier confinement au printemps 2020, à l’issue d’une enquête qui a été réalisée auprès de nos bénéficiaires des chèques alimentaires du CCAS et qui posait une question qui était « Est-ce que vous avez déjà inscrit vos enfants aux activités de loisir de la ville ? ». Et en fait on s’était rendus compte à cette occasion que plus de 70% des familles interrogées n’avaient jamais inscrit ou ne connaissaient pas les dispositifs de loisirs de la ville.
A l’issue de cette enquête, il a été réfléchi à un dispositif notamment pour permettre à ces familles de s’inscrire, puis ensuite plus généralement, d’un dispositif qui s’est inscrit dans la mission transversale « transition-égalité » portée par Agathe FORT, et qui s’est également construite autour d’une stratégie d’égalité d’accès aux droits sociaux et aux services publics, qui est aujourd’hui pilotée par la direction Egalité sociale et territoriale.
C’est une action qui vise les familles les plus en difficulté financière et administrative. On a fixé aujourd’hui un seuil de QF inférieur à 200 et on a essayé de croiser également avec des enfants scolarisés soit en éducation prioritaire, soit étant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
L’enjeu était double. C’était à la fois avec cette action d’avoir une visée qu’on pourrait dire « compensatrice » de cet accès, avec des réservations de places en accompagnement des familles. Mais également avec une visée transformatrice de nos services publics puisque l’enjeu c’est de mener des évolutions de nos pratiques, des modalités d’inscription, pour permettre cette égalité d’accès.
Plusieurs freins ont été identifiés et depuis quatre ans on essaye d’expérimenter chaque année la levée de ces freins, avec la première année le dispositif qui s’appelait « Allô loisirs » avec l’appel par la vile des familles qui avaient été recensées pour leur proposer les offres et les accompagner jusqu’à l’inscription. On a ensuite testé la réservation de places dans les offres de loisir. Evidemment dans un contexte d’offre finie avec un nombre de places, il était important de pouvoir assurer que ces familles puissent bénéficier de ces places. On a ensuite, l’année suivante, testé l’évolution de nos pratiques et nos modalités d’inscription pour les rendre plus accessibles et essayer de les faire évoluer dans le temps. Et puis on a essayé de lever les freins administratifs, notamment avec la question de l’assurance extrascolaire dont on s’est rendus compte qu’elle pouvait être un vrai frein à l’inscription et qui est souvent liée à la question de l’habitat et dans certaines familles, évidemment, c’est une problématique importante. Et enfin cette dernière année on souhaite expérimenter la question financière. Et avec cette proposition de mise en œuvre d’un zéro reste à charge, qui est expérimentale, dont on pense en tout cas… on décèle que les freins financiers sont importants, même quand le coût reste très minime pour les familles. Et donc on va l’expérimenter cette année sur quatre dispositifs :
- L’accueil de loisirs sans hébergement ;
- Le centre de loisirs de Chamagnieu ;
- L’accueil de loisirs sans hébergement vacances-sports ;
- Et l’atelier Espace aqua-ludique.
Pour terminer, un tout petit bilan des quatre premières années de mise en œuvre, puisque je pense que ce sont des chiffres qui sont intéressants. On a plus de 200 familles qui ont pu être contactées et informées de cette offre depuis 2020. Ça a permis chaque année à 45 familles d’être accompagnées jusqu’à l’inscription, soit par téléphone soit au sein des maison de services publics de la ville. En enfin, ça a permis à 60 familles chaque année d’avoir accès pour un ou plusieurs enfants à ces offres de loisirs, pour des familles qui n’avaient pas forcément l’occasion ou l’habitude d’avoir accès à ces loisirs.
Je suis très fier de pouvoir vous présenter cette délibération et évidemment là pour toutes les questions sur sa mise en œuvre.