Par Olivier GLÜCK
Présentation de la délibération
Cette délibération propose une expérimentation de la semaine de 4 jours pour les personnels de la ville sur l’année 2024.
La semaine de 4 jours, c’est quelque chose dont on parle beaucoup depuis quelques mois, surtout dans cette ère post-covid qui a remis sur le devant de la scène la question du travail et a modifié sensiblement la relation au travail. Le télétravail est probablement l’exemple le plus connu, il s’est répandu dans toutes les entreprises, les fonctions publiques, les collectivités et les associations. La semaine de 4 jours est moins répandue mais se déploie également dans tous les lieux de travail.
A Villeurbanne, c’est une demande qui a été exprimée par les agents et les représentants du personnel dans les instances de dialogue social ou de participation des agents. Elle a été exprimée dans l’enquête sur la qualité de vie au travail réalisée en juin 2022.
Elle est un levier d’attractivité alors même que nous avons de plus en plus de difficulté à recruter sur de nombreux métiers.
Elle aussi est un levier d’égalité professionnelle car les temps partiels choisis concernent essentiellement les femmes.
Elle est un levier de meilleure conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
C’est pourquoi nous proposons dans cette délibération de lancer une expérimentation de la semaine de 4 jours à partir de janvier pour un an sur la base du volontariat et selon 3 options possibles :
- semaine de 4 jours,
- semaine de 4 jours et demi,
- ou alternance entre de 4 jours et semaine de 5 jours.
Tout en restant dans le cadre réglementaire bien sûr des 1607 heures annuelles de travail.
Le recensement des directions volontaires est en cours. Après évaluation, une poursuite du dispositif éventuellement remanié pourra être envisagée en 2025.
Prise de parole après les interventions
En commission, monsieur Chabrier avait montré son intérêt pour le sujet, donc je comprends qu’il ait souhaité s’exprimer également ce soir.
Je voudrais réagir sur la question de la durée du travail hebdomadaire parce que Mme Khelifi, vous l’avez évoqué dans votre intervention, sur le fait que certaines entreprises ont mis en place la semaine de 4 jours effectivement, mais sur une durée hebdomadaire de 32 heures.
M. Chabrier je vois que vous adhérez à l’expérimentation et je m’en réjouis. Mais je ne suis pas sûr que vous soyez un défenseur du passage aux 32 heures, en tout cas vous ne l’avez pas évoqué. Si les expérimentations, comme vous le dites, ne sollicitent pas forcément beaucoup de volontaires c’est justement lié à des freins et lié à l’allongement des journées de travail.
Le temps de travail c’est une question clé dans l’organisation de nos vies. Le sens de l’histoire est de continuer la diminution du temps de travail engagée depuis le XIXe siècle.
Mme Khelifi, vous parliez de travailler mieux pour vivre mieux, en articulant différemment nos temps de vie.
Je dirais que plutôt que le « travailler plus pour gagner plus » est peut-être du passé, et que nous défendons le « travailler moins pour travailler mieux », le travailler moins pour partager le travail, le travailler moins pour mieux vivre et vivre plus longtemps, le travailler moins pour un impact indéniable non seulement sur la santé physique ou mentale des salarié·es, mais aussi sur l’engagement personnel au travail et donc sur la productivité.