En mai 2022, Élisabeth Borne oublie de nommer un·e ministre du logement. C’est dire si cette question intéresse le pouvoir.
Pourtant, chacun·e sait à quel point il est difficile de se loger. A Villeurbanne, seulement une demande sur dix dans le social est satisfaite. Alors qu’il est le premier poste de dépense contraint, le logement est mis à la diète, notamment par la ponction de 1,3 milliards par an aux offices HLM.
Nous continuons pourtant nos politiques pour le rendre abordable via la construction de 300 à 400 logements sociaux par an sur la ville. Dans le privé, nous avons mis en place l’encadrement des loyers avec la métropole. Nous sommes cependant conscients que cela n’est pas suffisant. Le concours du gouvernement est nécessaire, mais les réponses sont plus que décevantes : elles évacuent le financement des offices HLM, prétextant de futures discussions, et n’évoquent pas la diminution des loyers.
Nous proposons aussi des solutions d’hébergement pour les sans-abris en privilégiant leur accès à un logement. Nous répondons aux besoins des personnes hébergées à l’hôtel avec l’Archipel, où 180 repas sont servis chaque soir et où il est possible de réserver une cuisine. Nous sommes cependant inquiets : la loi anti-squats, décriée par l’ONU elle-même, va augmenter le nombre de sans-abris.
Nous luttons contre la spéculation foncière en anticipant l’achat des terrains. Nous participons aussi à l’office foncier solidaire de la métropole. S’il nous est annoncé que cette mesure sera étendue, rien n’est prévu par le gouvernement pour faire baisser les prix du foncier. C’était pourtant une mesure sur laquelle toustes les intervenant·es du CNR étaient d’accord.
Dans les annonces du gouvernement sur le logement, on ne trouve pas les mots « sans-domicile », « spéculation », « régulation » ou « mal-logement ». A ce vide de la pensée fait écho celui de l’ambition : aucun financement à la hauteur n’est avancé. En tant qu’élu·es locaux, nous attendons beaucoup plus de l’Etat.