Par Danielle CARASCO
Dans la forêt des chiffres qui donnent le tournis, nous avons choisi de sortir à la lumière certains bosquets de lignes et de les animer sur le devant de la scène !
Les sommes qui ressortent le plus dans cet ajustement budgétaire sont celles de Capitale française de la culture. En tout, ce sont plus de cinq millions cinq-cent mille euros qui ont été ajoutés au budget 2022 pour tous les événements du début et de la fin d’année, dont les plus visibles ont été le festival Réel en juin, avec 43 000 participants et participantes et la fête de la musique le long des cours Vitton à Lyon et Emile Zola à Villeurbanne. Mais nous n’oublions pas les centaines d’autres événements qui ont lieu tous les jours, et pour tous les publics, enfants, jeunes, familles…
A l’heure du désengagement massif de la région dans les subventions culturelles, proposer des animations et spectacles gratuits fait figure de résistance. La gratuité permet de faire venir des personnes qui, sinon, n’auraient jamais pensé à se rendre à ces événements. Elle peut être suffisamment motivante pour que les autres obstacles d’accès comme le temps de transports, le temps dégagé et ainsi de suite… deviennent moins forts. Elle permet de créer du lien social entre des personnes qui ne se seraient peut-être jamais rencontrées autrement. Il serait d’ailleurs intéressant d’avoir des statistiques sur le type de personnes qui ont fréquenté depuis six mois les événements de capitale française de la culture, pour vérifier concrètement si les classes sociales les plus défavorisées en ont bien bénéficié.
Dans un autre registre, plusieurs dépenses de fonctionnement ont retenu notre attention : les surcoûts liés à l’achat de denrées alimentaires (40 000€) et ceux liés à la hausse des prix du carburant (70 000€), pour un total de 110 000€. Ces dépenses imprévues, mais contraintes, sont directement liées à l’inflation en cours et touchent les citoyens comme les collectivités. Pour rappel, les prix à la consommation ont augmenté de plus de 5% en un an et davantage encore pour les aliments les plus essentiels : plus de 15% pour les pâtes, 11% pour la viande surgelée et pour la farine. Les totems qui affichent les prix de l’essence restent coincés au-dessus des deux euros le litre depuis des mois, bien au-dessus de ce qu’ils indiquaient au début du mouvement des Gilets Jaunes. Et on sait que la hausse des prix est davantage ressentie par les plus pauvres. Combien de temps cela peut-il durer sans crise sociale majeure ? L’Etat doit d’urgence bloquer les prix à la baisse des produits de première nécessité et donner les moyens aux collectivités de lutter concrètement et localement contre la pauvreté.
Nous voterons bien sûr favorablement cette délibération.
Seul le prononcé fait fois.