Par Laure-Emmanuelle Pradelle
C’est un point d’alerte que nous portons à votre attention et qui concerne les écoles.
Est-il normal de vivre sa scolarité dans des conditions dégradées ? Les écoles, lieux d’apprentissage et lieux de vie : c’est là que les enfants grandissent et s’épanouissent. Ils y passent 36 semaines sur 52, 8h par jour, 8 ans de leur vie. Investir pour la rénovation des bâtiments et la construction de nouvelles écoles, ce n’est donc pas du luxe, mais c’est un impératif que nous devons réaliser.
Notre constat, et c’est le vôtre aussi, c’est que nous commençons ce mandat dans une situation compliquée. Les écoles débordent dans la plupart des quartiers. Beaucoup de programmes immobiliers ont été lancés dans les mandats précédents, pour répondre à une demande très forte à Villeurbanne. Ces logements sont occupés par de jeunes familles avec des enfants, qui ont besoin de modes de garde en crèches ou qui doivent être scolarisés. Le problème majeur est que les projets d’équipements n’ont pas suivi les projets de développement de logements.
Si l’on regarde à l’échelle d’un quartier, le quartier Ferrandière, Maisons Neuves par exemple, une ZAC a été délimitée, 450 logements ont été livrés, mais pas d’école prévue. En ce moment, des chantiers dont les permis de construire ont été signés pendant le précédent mandat, s’achèvent ou viennent de commencer, comme le PUP (Projet Urbain Partenarial) rues Aynard et Lafontaine qui va créer 147 logements en 2022, ou encore les nouveaux immeubles rue Frédéric Mistral mais pas d’école prévue.
Je salue donc ici la proposition de réaliser une étude pour une nouvelle école dans ce quartier.
La situation est telle que les capacités d’accueil des écoles sont saturées, et que les établissements doivent jouer aux classes musicales : lorsque les classes sont pleines, on installe les élèves dans des salles qu’on réaménage en classe ; une fois ces salles elles même remplies, on installe dans la cour de récréation des modulaires qui sont rapidement saturés, ce qui contraint à modifier la carte scolaire pour que les élèves toujours en surnombre aillent étudier dans une autre école, dans laquelle tout le processus que je viens de décrire se reproduit. Il y a parmi nous des élus métropolitains, c’est le même phénomène pour les collèges Jean Jaurès et Louis Jouvet, qui eux aussi ont dépassé leur capacité d’accueil et utilisent des modulaires.
C’est pourquoi nous militons pour une cohérence entre construction d’immeubles privés et équipements publics, pour que la création des écoles, des collèges, de tous les services publics nécessaires et indispensables, soit planifiée.
Le développement urbain ne doit pas se faire au détriment des conditions d’apprentissage des élèves, des conditions de travail pour les agents, des conditions de vie de famille (carence des modes de garde), au détriment des conditions de déplacement et de mobilité de ces nouveaux habitants (saturation des transports en commun).
Délivrer un permis de construire sur du foncier privé nous engage et entraîne forcément un investissement public d’achat de foncier pour réaliser les équipements indispensables aux habitants, comme nous l’a expliqué Mme Vessiller tout à l’heure.
En vue de la prochaine révision du PLU-h, nous pourrions en profiter pour réfléchir à ce que l’on veut vraiment en termes d’habitat collectif et à la qualité de vie que nous offrons aux nouveaux villeurbannaises et villeurbannais. Nous serons aussi particulièrement attentifs à ce que les promoteurs privés, qui profitent largement du développement immobilier à Villeurbanne, participent amplement au financement de ces équipements publics.
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