Par Agathe Fort
C’est lorsqu’on perd quelque chose que l’on mesure à quel point il est essentiel. Cette “chose” dont je vais parler aujourd’hui, c’est ce qu’ont perdu des millions d’élèves pendant plusieurs mois : la possibilité d’étudier en classe, dans de bonnes conditions de travail, avec un professeur en face d’elles et d’eux.
Oui, pour apprendre, il faut de bonnes conditions de travail. Et notre mission est de faire en sorte que tous les enfants aient les meilleures conditions d’apprentissage possible. Restaurer et agrandir les groupes scolaires, c’est faciliter la vie de toutes et tous: enfants, enseignants, ATSEM, AESH, animateurs et animatrices du périscolaire. Comment se concentrer lorsque l’on a trop froid l’hiver et trop chaud l’été ? Comment se sentir respecté, quand les bâtiments publics qui nous accueillent chaque jour reflètent le contraire ? Nos services publics doivent être à la hauteur de l’enjeu que représentent nos enfants : l’avenir de notre société !
Mais vous savez que nous portons un programme de transformation radical de notre pays, et nous pensons qu’il faut aller plus loin que la simple restauration des bâtiments. Je pense bien sûr à l’accessibilité des bâtiments, à la possibilité pour tous les élèves, valides ou en situation de handicap, de suivre une scolarité classique. Et je pense aussi particulièrement à l’inclusion, dans les jeux de cours d’école, dans les enseignements. L’inclusion ne peut pas se résumer à l’accessibilité des bâtiments ; il faut combiner la restauration des bâtiments avec un requestionnement de l’usage des espaces, des pratiques professionnelles et de l’accompagnement des enfants.
C’est vrai pour le bien-être des élèves, mais également pour le regard qu’ils et elles porteront sur le monde une fois adultes : les comportements des adultes sont imités et reproduits. Si ceux-ci sont inégalitaires et stéréotypés, les enfants reproduiront les stéréotypes, que ce soit de validisme, de genre, ou encore de racisme, qu’ils soient véhiculés consciemment ou inconsciemment. Il faut donc travailler avec tous et toutes les professionnelles de l’enfance, à la fois pour qu’ils et elles déconstruisent les clichés, mais aussi pour qu’elles et ils interrogent leurs propres pratiques d’enseignement.
Nous pouvons donc agir sur trois points pour améliorer à la fois les conditions de travail des enfants et l’égalité entre chacun et chacune :
- Restaurer et agrandir les groupes scolaires dès que c’est nécessaire ;
- Rendre accessibles et inclusifs tous nos bâtiments et politiques publics
- Travailler sur les enseignements et les accompagnements des enfants