Par Olivier Glück
Je m’associe bien évidemment aux remerciements des services pour la préparation de ce budget prévisionnel 2021 et la qualité du rapport. Pour répondre aux besoins des Villeurbannais.es et mettre en œuvre le programme municipal, il faut investir dans de nouveaux équipements publics et dans le fonctionnement de ces équipements. C’est donc un budget offensif qui est présenté ce soir avec une évolution de presque 7% du montant du budget total de la commune entre 2020 et 2021, soit près de 13 millions d’euros en plus. N’oublions jamais qu’un budget, c’est avant tout des femmes et des hommes qui mettent en œuvre les services publics et les politiques municipales. N’oublions jamais que la réussite des politiques publiques dépend avant tout de ces personnels municipaux.Un enjeu majeur de ce budget prévisionnel et des suivants sera notre capacité à participer au plan de relance post-COVID. Comme cela est exprimé dans le vœu qui sera examiné à la fin de cette séance, pour la seule année 2020, l’impact net de la Covid-19 sur nos finances se monte pour l’instant et à minima à plus de 4 millions d’euros. L’État se doit de compenser ces pertes afin de préserver notre capacité d’autofinancement, ce qui nous permettra de participer au plan de relance en investissant sur nos territoires. Investir localement, c’est aussi créer de l’emploi.
Encore une fois, derrière chaque euro investi, il y a des femmes et des hommes pour mener à bien les nouveaux projets et faire tourner les équipements publics. En tant qu’adjoint aux ressources humaines de la Ville et au nom de notre groupe et de tout l’exécutif municipal, je tiens vivement à remercier l’ensemble des personnels de la Ville, du CCAS et de l’ENM pour le travail accompli tout au long de l’année 2020 qui a été une année très particulière et tendue pour les services du fait de la crise sanitaire et des incertitudes associées sur le quotidien et l’avenir proche,mais aussi des changements liés aux élections municipales, aux changements de calendrier associés à ces élections, et à l’arrivée d’une équipe très largement renouvelée avec de nouveaux élus remplis d’envie et de projets.Les personnels de la collectivité ont dû s’adapter continuellement pour maintenir les services publics et mettre en œuvre le plan de continuité d’activité au fur et à mesure de l’évolution des directives nationales.
Je voudrais exprimer une vive reconnaissance à l’égard de tous les personnels et particulièrement,celles et ceux qui ont dû s’adapter à maintes reprises non seulement aux changements de protocoles sanitaires et d’organisation du travail mais aussi aux conditions de travail difficiles liées par exemple aux non-remplacements de personnels absents, du fait même de la COVID-19. Je remercie vivement les agentes et agents des écoles, des crèches, de la restauration municipale, des EHPAD, de la police municipale, de la direction de la santé publique, des services d’accueil de la population, du CCAS, du réseau de lecture publique, de l’ENM, mais aussi des services supports comme la DSI, la DRH, la DSF et plus largement de tous les services techniques et administratifs. La liste est longue et j’espère n’avoir oublié personne. Tous ces agentes et agents, ces responsables, directrices et directeurs de services, ont permis par leur dévouement et leur sens du service public de continuer à assurer les missions essentielles aux Villeurbannaises et Villeurbannais tout en assurant le suivi sanitaire, la solidarité avec les plus fragiles, l’aide aux soignants et aux personnes âgées, aux commerçants et aux entreprises, à l’ensemble du tissu associatif, aux acteurs de la culture et du sport.Enfin, j’adresse une pensée aux ATSEM, aux agentes et agents des pôles de services des écoles, aux coordinateurs et animateurs du périscolaire qui ont exprimé des revendications ces dernières semaines. La plupart de ces revendications sont légitimes. L’épuisement lié aux non-remplacements et au contexte actuel ne doit pas être nié. Des solutions accompagnées de moyens humains et financiers sont mises en place. Ce budget le prouve avec en particulier le renfort des remplacements dans les écoles à hauteur de 15 équivalents-temps-pleins. Les animatrices et animateurs du périscolaire subissent la précarité du fait de leur statut de vacataires. La réforme des temps scolaires en 2014 avec la mise en place de la semaine des 4 jours et demi a créé de la précarité auprès des personnels du périscolaire qui encadrent chaque jour plusieurs milliers d’enfants villeurbannais. Certains animateurs ou animatrices sont vacataires depuis 2014 et pleinement engagés dans leur mission d’encadrement et d’accompagnement des enfants. Sonia Tron et moi-même leur avons exprimé notre profonde reconnaissance mais ils/elles attendent des actes suite à leurs revendications. Des réponses sont en cours mais nous pouvons d’ores-et-déjà souligner la création de 50 postes inscrite au budget prévisionnel pour contractualiser 25 coordinateurs adjoints et 25 animateurs. Cela représente plus de la moitié des créations de poste inscrites au BP2021 pour l’ensemble de la Ville. Il s’agit donc d’un effort considérable.
Cela n’est sans doute pas suffisant relativement au nombre d’animatrices et animateurs concernés mais il s’agit d’un premier acte très important qui montre la volonté de l’équipe municipale de répondre à la problématique de la précarité tout en stabilisant les équipes du périscolaire pour un meilleur service aux familles et leurs enfants. Les dépenses de fonctionnement augmentent de 5%, près de 7 millions d’euros, ce qui important mais à relativiser du fait non seulement des dépenses exceptionnelles liées à la crise sanitaire, de la présence cette année du festival des Invites –ces deux points représentent près de 4,5 millions d’euros sur les 7 millions d’augmentation, mais aussi de la nouvelle contribution obligatoire aux écoles maternelles privées (pour environ 2 million d’euros) que nous subissons mais dénonçons. Le calcul du forfait par élève devrait d’ailleurs être revu à la baisse pour l’année 2020 du fait de la crise sanitaire.
Une inquiétude subsiste quant au montant et à la pérennité de la compensation promise par l’État suite à la scolarisation obligatoire dès l’âge de 3 ans. Les recettes de fonctionnement sont stables malgré une perte nette supérieure à 4 millions d’euros du fait de la COVID-19. Elles ne compensent donc pas l’augmentation des dépenses de fonctionnement ce qui se traduit par une baisse d’un peu plus de 5 millions d’euros de l’autofinancement nous conduisant à devoir emprunter davantage. Il est donc important que l’État compense les pertes liées à la situation sanitaire pour permettre à la collectivité d’investir davantage les années à venir. Une autre inconnue concerne la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales : la ville doit percevoir une compensation mais qui risque d’être inférieure, malgré ce qu’a dit l’intervenante précédente,à ce qu’elle percevait auparavant. Nous pourrions aussi parler de la compensation liée à la semaine de 4 jours et demi… Ces transferts de compétences et de dépenses contraintes non totalement compensées se cumulent d’année en année. J’ai bien entendu les défenseurs du gouvernement dans l’intervention précédente. Je leur demande bien volontiers de relayer auprès des responsables de la République en marche que l’État doit cesser d’asphyxier les collectivités, ce qui est le cas depuis de trop nombreuses années.
Comme évoqué au début de mon intervention, ce budget montre un effort très important sur les charges de personnels avec plus de 4% d’augmentation, soit plus de 3 millions d’euros. Une telle augmentation ne s’était pas vue depuis celle de 2015, qui était liée à la prise en charge des nouveaux rythmes scolaires. Elle montre notre volonté d’améliorer les conditions de travail des personnels avec un effort particulier et conséquent sur l’éducation pour l’année 2021. La revalorisation du régime indemnitaire concerne principalement la police municipale. Nous y reviendrons tout à l’heure dans une délibération spécifique. Notons enfin une augmentation de 10% du budget formation des personnels pour mettre en œuvre le plan de formation 2021-2022 qui est en cours de rédaction, une augmentation du nombre de places en crèche avec 30 nouvelles places ce qui répond à un besoin fort de la commune, une augmentation de près de 40% des dépenses en nourriture de la cuisine centrale pour permettre à plus d’enfants d’accéder à la cantine, le but étant d’accueillir à terme tous les enfants et une augmentation de la part de produits bio l’objectif étant 100% de produits bio ou locaux d’ici la fin du mandat.
Comme il ne me reste plus beaucoup de temps, je vais passer rapidement sur les dépenses d’investissement, mais qui ont été très bien présentées par l’adjoint aux finances et par les vidéos qui étaient remarquables. Simplement, pour rappeler que cet effort est important et bien évidemment, il est le signe de la mise en route du programme municipal en matière d’investissements publics et sera poursuivi dans les années à venir.
Pour conclure, l’année 2021 marque le début des grands investissements que nous prévoyons et qui s’échelonneront tout au long du plan de mandat. Malgré la crise, nous tenons à les faire advenir, tout en améliorant les conditions de travail des personnels. Le budget 2021 est un budget offensif en ce sens avec des investissements conséquents,que ce soit en termes d’équipements ou de moyens humains. Il est clairement tourné vers les besoins des Villeurbannaises et Villeurbannais. Comme le soulignait l’adjoint aux finances lors de la conclusion du débat budgétaire, ne soyons pas prisonniers des indicateurs de performance financiers. La situation financière actuelle de la mairie, avec une capacité de remboursement des emprunts en moins de deux ans, nous permet d’investir à la hauteur des besoins économiques, sociaux et environnementaux. L’opposition, Villeurbanne Progressiste, voudrait que nous fassions du progrès sans investir, du progrès sans humain mais les agents de la Ville ne sont pas des robots et les Villeurbannaises et Villeurbannais sont des humains ! Les indicateurs financiers ne reflètent qu’une situation financière, et pas l’état des services rendus à la population ou encore le bien-être au travail des agents municipaux. Il faut donc s’extraire d’une logique purement financière et profiter de la capacité d’emprunt de la mairie pour mettre en œuvre les grands investissements dont la commune a besoin tout en gardant une capacité d’investissement à long terme. C’est tout le sens de ce budget prévisionnel (BP)2021 que nous voterons tant il est annonciateur de Beaux Projets (BP) pour 2021 et après !