Par Agathe FORT – Présentation de la délibération
C’était pour rappeler que chaque année notre programme de travaux pour la mise en accessibilité des ERP avance bien dans le programme AD’AP. On est bons élèves. Merci à la majorité précédente d’avoir bien entamé le processus. On continue. On a pris un petit peu de retard du fait de la crise sanitaire et puis de l’augmentation du coût des matières premières. Pour autant, on tient le cap. On va sûrement demander une ou deux années supplémentaires, mais ce qui est le cas pour beaucoup, beaucoup de communes. Et ce sera l’occasion de réfléchir, c’est le chantier 2023-2024, pour réfléchir aux acquisitions de la ville, comment les mettre aussi en accessibilité, comment les faire rentrer dans ces mises en accessibilité et comment poursuivre l’accessibilité. Il y a encore des choses à faire, des nouvelles acquisitions qui arrivent donc le travail sera à poursuivre. On va terminer ce programme et puis envisager les orientations pour cette année et la suivante.
Par Aurore GORRIQUER – Intervention
Quand on a besoin de faire des travaux d’accessibilité dans un Établissement recevant du public (un ERP), cela veut dire que la place des personnes en situation de handicap n’a pas été considérée lors de sa construction. Ça en dit malheureusement long sur leur place dans une société qui a été construite pour les personnes valides, et qui a du mal à s’adapter à toutes les autres.
Prendre en compte le handicap en corrigeant, lorsque c’est possible, les bâtiments existants, c’est très bien ; mais le prendre en compte dès la budgétisation et la création des nouveaux ERP, c’est beaucoup mieux ! La loi nous y contraint, et c’est bien sûr positif. Mais elle ne va clairement pas assez loin dans l’accessibilité réelle des personnes en situation de handicap. Certains bâtiments peuvent être construits pour être accessibles, mais continuent à mettre à part ces personnes. Je cite juste deux exemples. Un enfant en fauteuil qui ne peut pas entrer dans le gymnase par la même porte que ses camarades se sent mis de côté, un adulte qui doit demander l’accès à l’ascenseur du cinéma se sent dépossédé de son autonomie. La loi porte une image technique de l’accessibilité ; elle oublie la sensibilité humaine. Elle ne prend pas en compte ni le confort, ni la multiplicité des handicaps dans l’accès aux ERP. On n’accède pas de la même façon à un établissement si on est en fauteuil roulant, si on est malvoyant, ou autiste.
C’est pour cela que nous, à Villeurbanne, nous voulons aller plus loin. On réfléchit à une accessibilité globale, et pas uniquement concentrée sur les personnes à mobilité réduite. Rendre accessible un établissement, c’est aussi penser à la formation des personnels, à la sensibilisation des autres publics, à des programmations adaptées. C’est ce que nous avons fait par exemple dans les classes Ulysse ou alors lors de Capitale française de la culture, et nous continuerons à faire dans les années à venir.