Par Olivier GLÜCK
Ce n’est un secret pour personne, les étés en ville se transforment peu à peu en une longue canicule. Ces chaleurs sont d’autant plus fortes qu’en ville tout, ou presque, est bétonné. Planter et végétaliser, c’est donc une nécessité et en tant que secteur public, nous devons montrer l’exemple en le faisant dès que possible dans nos équipements pour ombrager et rafraîchir. C’est d’autant plus vrai dans les cours d’école où les enfants jouent au sol, dans un environnement très minéral.
Mais nous pourrions aussi aller plus loin dans la réflexion, et le fait d’associer les personnes directement concernées, donc les enfants comme cela a été présenté par Alain Brissard, est une très bonne chose. Nos cours devraient non seulement être végétalisées, être accessibles, mais aussi être inclusives. L’inclusivité, c’est tout simplement le fait de mettre fin aux exclusions dont sont victimes certaines personnes, et on sait qu’une cour de récréation peut être accessible physiquement, mais exclure ou reléguer certains groupes d’enfants. Ces exclusions commencent dès l’enfance.
En tant que premier espace public investi, la cour de récréation est un endroit lourd de sens et participe à leur construction sociale. Nous pourrions profiter de ces requalifications pour que l’organisation de l’espace ne se fasse plus au détriment des groupes sociaux dominés, comme les enfants en situation de handicap et les filles. Ce sont souvent eux et elles qui se retrouvent, par la construction même du site, relégué·e·s aux marges, tandis que l’espace central est approprié par les garçons valides.
Pour accorder à chacun et à chacune la même place, nous pourrions réguler les espaces physiques de jeux, ou encore proposer aux équipes éducatives de réguler davantage les temps de jeux, en proposant différents types d’activités tout au long de la semaine. Par ailleurs, pour que les enfants cessent de répéter les stéréotypes de genre, ces mêmes équipes doivent être formées à ces enjeux pour ne pas eux-mêmes les reproduire.
Ni plus ni moins, il s’agit simplement d’enseigner aux enfants dès le plus jeune âge que toutes et tous ont les mêmes droits à l’espace public, en contrebalançant les stéréotypes et les dominations qui s’exercent d’un groupe sur l’autre.
Cette délibération ne concerne que la végétalisation des cours. Nous aurions aimé avoir davantage d’éléments qui nous montrent que ces questions ont été réfléchies, travaillées, et que notre ville avance vers l’inclusion dès le plus jeune âge. Nous voterons favorablement pour ce rapport.