Un féminicide en août et une tentative le 15 octobre : Villeurbanne n’est pas épargnée par les assassinats. Comme il n’y a pas de frontières géographiques aux violences sexistes et sexuelles, elles n’ont pas non plus de frontières sociales ni de situation. On les retrouve dans toutes les classes et dans tous les aspects de la vie : au travail, dans les transports, ou chez soi.
Les associations féministes le réclament à raison : il faut d’urgence investir 1 milliard d’euros pour lutter contre ces violences. D’abord en formant les policier.e.s qui accueillent les victimes, pour leur éviter de mauvais traitements. Ensuite, pour prendre en charge ces femmes avec des places d’hébergement. Et enfin, en mettant des moyens pour suivre les agresseurs et éviter les récidives. La réponse judiciaire doit aussi être à la hauteur. Alors que le viol est un crime et est sévèrement punissable, rares sont les plaintes, procès, et condamnations. Les raisons sont diverses, mais la loi et la pratique devraient mieux prendre en compte les barrières à l’aboutissement des procédures.
Mais tout en répondant aux violences, il faut aussi agir pour leur prévention. Un rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale l’admet : “Moins de 15 % des élèves bénéficient de trois séances d’éducation à la sexualité et à la vie affective pendant l’année scolaire”, comme le prévoit la loi. Ces séances seraient pourtant l’occasion de déconstruire les valeurs virilistes, qui font surtout du mal aux femmes mais aussi aux hommes, et ont un coût énorme pour la société. D’après L. Peytavin (Le coût de la virilité), nous économiserions 95,2 milliards par an si les hommes se comportaient… comme des femmes.
Il faut bien comprendre qu’il n’y a pas d’un côté certaines actions violentes et de l’autre, certaines qui ne le sont pas. Le continuum entre blague sexiste, harcèlement ou attouchement est issu du même système de domination. Femmes, hommes : nous avons tou.te.s intérêt à imposer un système égalitaire.