« Il n’y a aucun risque de coupure », affirmait le président au mois de juin. Pourtant, nous risquons l’hiver prochain des pénuries d’électricité. Nos réacteurs nucléaires vieillissants ne sont pas la solution : à cause du pic de maintenance et de la corrosion de circuits de secours, plus de la moitié d’entre eux sont inutilisables. Et il n’est pas certain que nos voisins puissent nous fournir de l’électricité à la hauteur de nos besoins car ils la fabriquent à partir de gaz, qui va lui-même venir à manquer. Si les industriels seraient les premiers touchés, des coupures pourraient aussi être imposées aux ménages pendant plusieurs heures.
En témoigne la possibilité de rouvrir des centrales à charbon, votée en juillet par l’Assemblée : sans planification, la facilité est de recourir aux énergies fossiles et d’empirer le changement climatique. Les premières mesures d’urgences devraient plutôt prévoir une véritable sobriété, qui n’est pas un rationnement, mais un mode d’organisation de la société. Tandis que trois patrons des plus grosses entreprises énergétiques nous appellent à nous serrer la ceinture, rappelons que des millions de français sont déjà contraints de le faire faute d’argent, quand le même patron de Total Energie utilise, lui, son jet privé pour un trajet Marseille-Paris.
Cessons l’austérité individuelle ! C’est une sobriété collective et juste qu’il faut mettre en place. D’abord sur le plan énergétique, en s’interrogeant sur le bien-fondé de nos consommations, en rénovant massivement nos bâtiments et en redéveloppant les petites lignes de train. Sur le plan alimentaire ensuite, avec une agriculture écologique, diversifiée, peu mécanisée et créatrice d’emplois, tout en diminuant notre consommation de viande. Sur le plan industriel enfin, en créant des biens à la vie plus longue, recyclables et réparables, avec des matériaux naturels qui répondent à nos besoins sans en créer de nouveaux.
Enterrons le modèle productiviste, planifions le modèle écologiste !