Par Gaëtan CONSTANT
Je me permets de préciser que je fais une intervention sur l’adhésion de la ville à la centrale d’achat territoriale et pas sur le pacte de cohérence métropolitain.
Alors précédemment, le progrès c’était acheter neuf, pour l’électroménager, pour le nombre de voitures, pour les vêtements. Et aujourd’hui, on peut se permettre de dire qu’il y a une phase de transition et une conscience qu’il faut changer notre consommation, qui traverse la société, que ce soit sur la lutte contre le consumérisme, sur l’écologie, ou même sur le coût des différents matériels.
Les achats mutualisés, c’est des économies à la fois pour les collectivités, donc pour la maire ; c’est du temps de gagné pour les agentes et agents, et c’est des objectifs environnementaux et sociaux communs, et c’est pourquoi nous voterons la délibération qui va selon nous dans le bon sens.
Pourquoi favoriser le reconditionné ? Ce n’est pas écrit spécifiquement dans la convention, mais ça fait partie des différents éléments de cette convention avec le reconditionnement qui sera prévu. C’est un sujet qui nous tient à cœur parce qu’il redéfinit le mode de pensée. Le reconditionnement et le matériel reconditionné, c’est un objet principalement numérique, d’occasion, qu’on va remettre en bon état de marche. C’est intéressant économiquement, c’est souvent moins cher à l’achat, mais aussi écologiquement, parce que on va pouvoir donner plusieurs vies à notre matériel, et donc on va pouvoir économiser à la fois, tout simplement, des kilogrammes de CO2, et de matériaux pour le construire. Par exemple, pour le numérique (et principalement les ordinateurs et les smartphones), ce qui a le plus d’impact c’est la fabrication. Trois-quarts des impacts environnementaux d’un smartphone proviennent par exemple de sa fabrication. On a donc des kilogrammes de CO2 qui sont économisés.
Alors, attention aux effets pervers : acheter en reconditionné, c’est pas une excuse pour consommer toujours plus, et c’est pas l’objet de la délibération et de ce qu’on a envie de promouvoir.
A notre échelle et au niveau local, ce qu’il faut favoriser, c’est une économie circulaire, parce qu’avec les services et notamment au niveau de la direction des systèmes d’information, on a déjà pu constater qu’on avait du mal à retrouver et à trouver des revendeurs qui faisaient appel justement à du matériel reconditionné. Et c’était une chose qui selon nous, avec la centrale d’achat, allait dans le bon sens. On a aussi, de la part des citoyennes et des citoyens, une demande et une existence d’associations d’auto-réparation, de repair cafés, qui existent et qu’on a envie de favoriser.
Alors comment structurer à notre échelle la filière du reconditionné ? Tout d’abord, en massifiant la collecte auprès des particuliers et des professionnels de ce matériel, c’est-à-dire d’agir en amont sur la récolte de ce matériel, en définissant des critères de remise en état de ces matériels et en mettant également des critères de transparence auprès des consommateurs, afin que le consommateur puisse savoir ce qu’il va acheter quand il achète le matériel. Tout ça, ça nous amène à une possibilité de créer des emplois locaux, et notamment dans l’économie sociale et solidaire.
Et enfin, tout simplement, de mettre en place tout un tas de bonne pratiques, je m’efforcerai d’appuyer là-dessus, mais pour lutter contre l’obsolescence programmée de nos logiciels, de nos matériels, mettre en place tout un système qui va favoriser le logiciel libre, qui va favoriser le logiciel gratuit, qui va permettre d’utiliser des ordinateurs et des matériaux qui sont plus simples et plus faciles à utiliser pour les utilisateurs.
En conclusion, il est impératif selon nous de changer notre logiciel de pensée et de consommer. Il est important de diminuer la quantité d’objets que l’on achète, d’améliorer leur qualité, et d’adapter tout simplement la puissance du matériel aux différents usages. Arrêtons la course technique non-pertinente qui, pour la plupart des gens, n’ont pas besoin de cette performance.
C’est pourquoi nous voterons, comme j’ai pu le dire, cette délibération qui va dans le bon sens. Je vous remercie.