Par Olivier Glück
Commençons par remercier vivement l’adjoint aux finances et les services qui ont préparé ce budget de manière collégiale avec toute l’équipe municipale.
Cet exercice de prise de parole sur le budget primitif est toujours compliqué car à la fois nous voulons éviter de reprendre tout ce qui est dans le rapport et de répéter les mêmes choses que les autres groupes politiques et à la fois nous ne voulons pas minimiser ce qui est engagé. Le principal reste l’action et la réalisation de ce que nous portons qui est enthousiasmant pour notre ville.
Lors du débat d’orientation budgétaire en novembre, je parlais d’un budget qui s’annonçait à la fois inédit, offensif, et réaliste. Cela se vérifie dans le rapport qui est présenté.
Inédit du fait de sa hausse importante proche des 10% que ce soit au niveau des dépenses ou des recettes.
Villeurbanne change de dimension. Que ce soit dans l’entretien des équipements municipaux existants, la construction de nouveaux équipements ou la forte volonté d’améliorer toujours et encore la qualité du service public rendu qui va de pair avec la qualité de vie au travail des près de 2000 agent.es de la Ville.
Un budget inédit également au regard des 112 créations de postes proposées en 2022 qui font suite aux 95 postes créés en 2021. Aucune de ces créations de postes n’est fortuite ou superflue. Il s’agit soit de renforcer les services ressources de la ville qui en ont grandement besoin, soit de développer de nouveaux projets inscrits au plan de mandat.
Il s’agit d’un budget offensif avec pour objectif principal la mise en œuvre de nos engagements de campagne. Cela fait maintenant presque 18 mois que nous sommes élu·e·s et nous mettons en place le programme dans lequel les villeurbannais et villeurbannaises ont placé leur confiance.
Je voudrais remercier encore une fois les personnels de la ville qui travaillent à nos côtés pour mettre en œuvre le plan de mandat.
Le mettre en œuvre nécessite des investissements à la hauteur des enjeux. Cela se traduit par des dépenses d’équipement en hausse de plus de 16% pour atteindre près de 60 millions d’euros au lieu des 51 millions d’euros du budget précédent. Il s’agit de mettre en œuvre la Programmation Pluriannuelle d’Investissements, de poursuivre les acquisitions foncières et le deuxième exercice du budget participatif à hauteur de 1,2 millions d’euros.
Notre volonté est à la fois d’entretenir, rénover les équipements municipaux existants tout en en construisant de nouveaux pour faire face à la croissance démographique et aux besoins des habitant.es. Sans être exhaustif, cela serait trop long, il me semble important d’insister sur quelques exemples.
Concernant les groupes scolaires, nous investissons sur l’avenir avec près de 2.5 millions d’euros pour acheter le terrain qui accueillera l’école de la ZAC GrandClément et les frais d’études liés à sa construction. Nous lançons également les études pour l’école transitoire dans le secteur Croix-Luizet et les extensions de plusieurs groupes scolaires (Lazare Goujon, Camus, Zola). Les travaux en cours se poursuivent en particulier dans les groupes scolaires Renan Sud, Simone Veil, Armand, Saint Exupéry mais aussi à Chamagnieu et sur le site de la cuisine centrale municipale.
La petite enfance n’est pas oubliée pour l’acquisition des volumes bâtis et le lancement des études du futur équipement petite enfance de la ZAC Gratte-ciel.
Pour lutter contre la précarité énergétique, nous soutiendrons des ménages à revenus modestes ou intermédiaires engagés dans un programme de travaux d’amélioration énergétique. La maîtrise des consommations énergétiques est essentielle et ce d’autant plus que le prix de l’énergie explose. Nous prévoyons des rénovations énergétiques de plusieurs bâtiments. Pour les divers travaux, ce sont plus de 12% d’augmentation par rapport au budget précédent, avec près de 3 millions consacrés à la transition énergétique. La MLIS, la MJC, la mairie annexe ou encore le boulodrome des Brosses en sont des exemples.
La végétalisation, source de biodiversité et la lutte contre les îlots de chaleur se poursuit que ce soit dans les cours d’écoles, dans l’espace public, en aménageant par exemple de nouveaux parcs comme celui du Projet Urbain Partenarial Alstom ou Mansard, le futur parc Grand Clément, et la requalification du square de la Roseraie. Les 5 millions d’euros prévus pour les espaces verts sont essentiels pour respecter nos engagements de transition écologique et permettre à tous les habitants et habitantes de profiter gratuitement d’espaces verts de proximité. L’écocentre de Chamagnieu se développe et l’agriculture urbaine n’est pas en reste avec l’ouverture en 2022 de deux nouveaux jardins partagés.
L’année 2022 sera marquée par l’atteinte de l’objectif de 50% d’approvisionnement en produits bio, de qualité et locaux dans la restauration municipale et les études pour faire évoluer les conditionnements des repas produits. La restauration municipale va se développer avec l’ouverture d’une nouvelle cuisine de production sur le site de la résidence Jean-Jaurès pour produire les repas de tous les équipements et services de la direction séniors jusqu’alors fournis par un prestataire externe.
Toujours dans le domaine de la transition écologique, la démarche de labellisation écolo-crèche dans l’ensemble des crèches municipales va démarrer. Le développement des transports en commun et des mobilités actives se poursuit ainsi que le remplacement des véhicules de la ville les plus polluants.
Dans les domaines de la jeunesse et de la culture qui seront étroitement liés en 2022 du fait de Capitale Française de la Culture, nous pouvons citer l’acquisition des volumes bâtis du pôle cinéma-jeunesse de la ZAC Gratte-Ciel, la poursuite de la création des mini-mixes dans les écoles et les plus de 700 événements financés par des budgets spécifiques de Capitale Française de la Culture.
Dans le domaine du sport, nous nous félicitons de l’ouverture du nouveau complexe sportif à Cusset/Bonnevay après celle du magnifique gymnase Alexandra David-Neel l’an dernier.
Nous sommes très attentifs à ce que nos politiques aident les personnes dans le besoin, d’autant plus que les mesures prises pour endiguer la diffusion du coronavirus ont considérablement précarisé beaucoup de nos concitoyens et concitoyennes. En cela, la hausse de près de 7% des subventions au CCAS est tout à fait justifiée, pour mieux accueillir les habitants et habitantes. La lutte contre les inégalités s’illustre également avec l’ouverture du tiers-lieu Archipel sur le parking Raphael De Barros, financé à hauteur de 1,4 millions d’euros par l’état dans le cadre d’un appel à projet national. La stratégie de réduction du sans-abrisme et l’aide à la production de logement social va se poursuivre. Un plan d’action global et partenarial « Ville accueillante » va être élaboré en 2022. Monsieur le maire, vous en avez très bien parlé au début de ce conseil municipal, mais comment parler de cela sans évoquer la situation dramatique des familles et enfants sans toit à Villeurbanne et ailleurs ? Les températures avoisinant les 0°C, il est impératif de mettre à l’abri les familles en particulier des écoles Ernest Renan, Jean Zay, Louis Pasteur, Jules Ferry, Jean Jaurès, Lazare Goujon et Jules Gesdes pour ne citer que des exemples à Villeurbanne.
Sur un autre registre, mais toujours dans l’idée d’accroître l’accès aux droits, la programmation d’investissement prévoit les premières pierres de la maison de l’égalité et des droits. Elle est prévue pour 2024 et constitue un engagement fort de notre majorité.
Concernant la transition démocratique, après le lancement en 2021 de l’Assemblée citoyenne et du budget participatif, l’investissement s’amplifie comme prévu en 2022 avec 1.2 millions d’euros pour le budget participatif.
Pour finir, le rapport stipule que les dépenses réelles de fonctionnement devraient augmenter de plus de 12,3 millions d’euros, soit +9,2%.
L’augmentation des dépenses de fonctionnement, en particulier celles de personnel n’est pas un dogme en soi mais une nécessité qui s’impose à nous pour assurer nos missions de service publics en lien avec la croissance démographique, la nécessité de rattraper un certain retard dans les équipements publics mais aussi la capacité des services à assurer leurs missions au quotidien.
Cela se traduit par une politique volontariste en termes de formation des personnels, de développement de l’apprentissage, de l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie au travail, de la revalorisation des salaires et des carrières, en particulier pour les personnels de catégorie C.
Après une action importante en 2021 sur les ratios d’avancement de grade qui a permis plus de 220 promotions et avancements, contre 127 l’année précédente, ces 220 promotions et avancements bénéficiant principalement à la catégorie C, l’année 2022 mettra l’accent sur les rémunérations avec la poursuite de la mise en œuvre du Ségur de la Santé et de la prime Grand Age pour les personnels soignant et des EHPAD, la revalorisation des grilles indiciaires de la catégorie C, la bonification d’ancienneté de 1 an pour les agents de catégorie C et surtout la revalorisation du régime indemnitaire qui constitue environ 10% de la part de rémunération des personnels et qui est le principal levier dont la collectivité dispose. Le maintien des enveloppes de remplacement à la hauteur des besoins est également essentiel pour assurer la continuité du service public et ne pas surmener les équipes en place.
Enfin, il s’agit d’un budget réaliste mais comment pourrait-il en être autrement ?
La hausse des dépenses est largement compensée par celle des recettes. Les recettes de fonctionnement augmentent de 8,5%, essentiellement du fait d’un calcul favorable de la compensation de la taxe d’habitation et les dotations augmentent également du fait de Capitale française de la culture.
Pour conclure, Villeurbanne se doit d’être à la hauteur des attentes de ses concitoyens en développant une ville durable, écologique, sociale, démocratique et inclusive. C’est tout l’enjeu de ce budget et des suivants. C’est pourquoi nous voterons favorablement cette délibération.