Par Laure-Emmanuelle Pradelle
Chers collèges, pour nous, pour les commerçants et pour les villeurbannais et villeurbannaises, les 3 mai, 19 mai, 9 juin, et 30 juin sont le carré d’or du printemps 2021. Il marque (nous l’espérons !) le retour vers la vie et la ville telle qu’on la connaît et telle qu’on l’aime. Premier confinement, couvre-feu local, deuxième confinement, couvre-feu national, troisième confinement, 21h, 19h, 18h, 23h: les petits commerçants et les restaurateurs ont déjà été très touchés.
Ce geste économique que nous votons ce soir, c’est un soutien aux restaurateurs, à leurs salariés et plus largement au travail local, au travail non délocalisable. Et ce n’est pas négligeable : pensez qu’en décembre 2018, Villeurbanne comptait 370 hôtels et restaurants.
Notre soutien financier marque donc un soutien à ce secteur, mais ce que nous favorisons va bien au-delà de l’aspect économique.
Avec cette délibération, nous votons pour une ville vivante, une ville des liens. Un quartier, ce n’est pas seulement un endroit où on habite, où l’on travaille ; un quartier, c’est un espace de vie où se croisent et se rencontrent une foultitude de gens. Aider à l’installation des terrasses dans l’espace public, c’est créer pour les habitants des lieux de rencontre, des lieux pour se retrouver. Supprimer trois places de stationnement, c’est permettre à des centaines de personnes de manger ensemble, de boire un café, de partager de bons moments ! Et avec les mois que nous venons de passer, où 2/3 des français estiment désormais que la compagnie des autres leur manque parfois et où ceux et celles qui se déclarent les plus seules sont aussi ceux et celles qui se déclarent les plus malheureuses, nous devons jouer notre part pour briser ces solitudes et recréer du commun.
L’espace public n’est pas fait pour rester vide, et c’est pourquoi nous votons finalement pour une ville investie. Investie, je veux dire par là investie par ses habitants, occupée par des projets locaux, par de la culture. Les bars et restaurants sont aussi des lieux d’expression culturelle qui accueillent des expositions, des concerts. Et vous le savez comme moi, ces bars sont même parfois les seuls débouchés pour certains artistes et musiciens. Mercredi dernier, j’ai discuté avec le patron d’un bar restaurant à la Ferrandière. Il a envie de programmer des concerts, des kermesses, une fête de quartier avec les associations, les collectifs d’habitants. Juste en face de son établissement, il y a un parc où il aimerait, si c’est possible, organiser ces événements. C’est un bel exemple d’initiative locale.
Nous souhaitons soutenir toute initiative qui permettrait d’occuper à nouveau l’espace public, créer de l’animation, par exemple par l’occupation temporaire ou non des terrasses et contre-terrasse sur les trottoirs (en vérifiant évidemment ce que nous a dit Paul Campy, que le passage des piétons et la terrasse soient conciliables), les dalles piétonnes, les voies piétonnes, les chaussées, les places, les squares… Pour redonner vie à Villeurbanne !