Malgré la vidéosurveillance et les effectifs de police mobilisés à Villeurbanne, nous constatons toujours du trafic et de la consommation de drogues dans notre ville. Chassés du Tonkin, ils se déplacent désormais vers le quartier de Cusset et le parc de la Commune.
Voir ce problème uniquement sous l’angle sécuritaire ne le solutionne pas : les trafics se déplacent.
Il faut donc aller à la racine du problème. La consommation de drogues est un problème de santé publique, une addiction dont les causes et facteurs de risque sont complexes et résultent souvent d’une interaction entre plusieurs éléments (environnementaux, génétiques, psychologiques). C’est une situation à envisager globalement sur ses causes (troubles en santé mentale, souffrance au travail, absence de perspectives, discriminations…) et sur les politiques de réduction des risques.
Certaines sont déjà testées en Europe et en France. A Genève, depuis 20 ans, une salle de consommation a permis d’éradiquer la transmission du VIH et de faire drastiquement diminuer la mortalité par overdose. La même chose est constatée à Paris et Strasbourg, avec notamment la diminution par trois des seringues abandonnées dans la rue.
L’agence de l’Union Européenne sur les drogues propose également des « réponses sanitaires et sociales » distinctes de la répression. D’une part, la prévention pour tous·tes ou ciblée : au sein de la famille, à l’école, en milieu professionnel et dans l’environnement, pour « faire du choix sain l’option la plus aisée ». Elle propose également de favoriser la réinsertion sociale, professionnelle et par le logement, de consommateurs souvent marginalisés, auxquels on pourrait ajouter les « petites mains » du deal, souvent eux-mêmes victimes de plus gros trafiquants.
Enfin, la légalisation nationale du cannabis permettrait aux consommateurs de sortir de leur isolement pour demander de l’aide, et libérerait du temps pour des enquêtes de police et de justice vers des trafics de drogues à plus haut risque.
