Nouvelle crise politique pour une crise de régime infinie. Ce n’est pas un·e nouveau·elle Premier·re Ministre qui changera la donne : la Ve République est mourante et son fonctionnement n’est plus légitime. Les mouvements populaires récents en sont la preuve. Nuit debout, Gilets Jaunes, retraites et maintenant 10 septembre : quand le Parlement n’est plus respecté, quand les citoyen·nes ne sont plus écouté·es, le seul moyen qu’il leur reste est la rue.
Avec l’aspiration à une démocratie directe et l’évolution de la société, la Constitution de 1958 est toujours plus anachronique. Elle a été écrite par des hommes et pour des hommes, quand les femmes n’avaient encore pas les mêmes droits qu’eux. Elle donne les moyens au gouvernement de contourner le Parlement (art. 49.3, 44.3, motions de rejets préalables détournées…), n’offre aucun moyen de contrôle sur le Président de la République, qui n’a de comptes à rendre à personne sur sa politique même si elle est contraire à ses engagements.
Ces règles du jeu creusent l’écart entre le personnel politique et les citoyen·nes en produisant toujours plus d’abstention chez celles et ceux qui, dégoûtées que leur voix ne soit pas prise en compte, cessent de croire que tout pourrait changer.
Le socle commun qui nous permet de faire société doit être revu : pour cela, la Ve doit être abolie et laisser la place à la VIe République, décidée par le peuple via une Assemblée constituante.
L’expérience du Chili peut nous inspirer : cette nouvelle Constitution doit être un cheminement collectif, de grande ampleur, et représentatif. Les communes pourraient être placées au cœur du processus comme échelon de proximité et contribuer à faire remonter les demandes. Nous déciderions à la fois du fonctionnement de nos institutions, du rôle des citoyen·nes, mais aussi des droits inaliénables : démocratie, santé, éducation, environnement, travail, liberté d’information, et plus encore.
Pas de changement sans mouvement populaire : mobilisons-nous !
