C’est une quasi-certitude : les centaines d’heures de débat, les milliers d’amendements déposés et votés par l’Assemblée Nationale seront rendus caduques par le recours au 49.3 en deuxième lecture.
Stratégie délibérée ou absence d’enthousiasme de la part du bloc de droite ? En tout cas, leur absence en séance a laissé la place aux groupes du Nouveau front populaire pour démontrer une nouvelle fois leur capacité à gouverner. En taxant le patrimoine des milliardaires, les superprofits des multinationales, ou encore les dividendes, ce budget – rejeté en première lecture – engrangeait 75 milliards d’euros en recettes supplémentaires pour l’Etat. Il supprimait les taxes injustes, comme la hausse de celle sur l’électricité.
75 milliards, c’est déjà beaucoup, mais c’est pourtant plus de deux fois inférieur à ce que pourrait récupérer l’Etat s’il taxait réellement les plus grandes fortunes et les entreprises mondialisées. De telles recettes seraient une bouffée d’air pour tout le pays et permettraient de gouverner selon les besoins : d’abord, en augmentant les salaires, en retrouvant la retraite à 60 ans ; en investissant dans le logement, dans l’éducation, dans la bifurcation écologique… A contrario de tout ce qui est prévu par le gouvernement Barnier. A l’échelle de Villeurbanne, ce seraient davantage de fonds pour rénover les logements et bâtiments publics, pour l’éducation des enfants, pour le développement de nos transports en commun.
Où est notre devise nationale et sa promesse d’égalité, quand la proposition visant à rétablir l’ISF, et donc à rééquilibrer un tant soit peu la répartition des richesses, est balayée par le RN, les LR et les macronistes ? Le « matraquage fiscal » que les plus riches dénoncent ne concerne en réalité que leur fortune ; pour le reste des français, il serait une aubaine qui rétablirait justice fiscale et sociale.
Que le Premier ministre vienne faire un stage à Villeurbanne : nous lui montrerons comment créer un budget au service du peuple.
