C’est un marronnier dont on aimerait bien se passer : comme les années précédentes, les écoles servent d’abri pour des dizaine de familles sans-abri de la métropole de Lyon. A Villeurbanne, le groupe scolaire Edouard Herriot héberge depuis la rentrée scolaire plusieurs enfants et leurs familles avec l’aide du collectif Jamais sans toit, des enseignant·es et des parents d’élèves.
Ce n’est malheureusement pas une situation isolée : plus de 2 000 enfants étaient à la rue en France mi-août, un chiffre sans aucun doute sous-estimé, mais qui a pourtant plus que doublé depuis 2021.
Ratifiée par la France en 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant exige pourtant des États, dans son article 27, “une assistance matérielle […], notamment en ce qui concerne l’alimentation, le vêtement et le logement“, dans la mesure de ses moyens. Dans un pays aussi riche que la France, qui peut prétendre que l’État n’aurait pas les moyens de trouver les logements pour les enfants à la rue ?
Notre groupe soutien toutes les mobilisations qui vont dans ce sens. La bataille se mène à l’échelle nationale, ou des dizaines de député·es ont signé en octobre une proposition de résolution visant à mettre fin au sans-abrisme des enfants, en rappelant au gouvernement son devoir et les conséquences de la rue sur le développement des enfants. Mais elle se vit aussi concrètement, grâce à l’implication de dizaines de militant·es, de professionnel·les, de familles ou de professeurs, par l’ouverture d’écoles, des goûters solidaires ou des rassemblements revendicatifs.
Notre responsabilité en tant qu’élu·es locaux est lourde : nous ne pouvons pas abandonner ces familles et devons tout mettre en œuvre pour trouver des solutions les plus pérennes possibles, en ramant à contre-courant des politiques néolibérales déployées par le gouvernement. Nous continuons de réfléchir, de travailler, d’expérimenter des solutions d’hébergement originales, en nous nourrissant des mobilisations citoyennes.
