Par Laurent LEGENDRE
Quelques mots à l’occasion de cette délibération pour rentrer dans le détail et la diversité des organismes que nous subventionnons. Il s’agit de subventions sur le volet de la transition écologique, mais nous allons voir qu’elles s’inscrivent dans un enjeu démocratique et social, dans une cohérence globale du projet de société que nous portons.
La somme globale de 17 500 € est modeste mais elle sera complétée en novembre par une deuxième vague. Elle a le mérite de perdurer dans une période d’austérité budgétaire organisée par les traités européens libéraux et l’Etat macroniste, contrairement à d’autres collectivités comme le Département du Rhône qui a récemment et honteusement supprimé 80 000 € de subventions à France Nature Environnement, à la Ligue de Protection des oiseaux et à Arthropologia. C’est désormais devenu un fait récurrent de la part de la Droite dite « Républicaine » en France, d’utiliser le chantage à la subvention comme instrument politique de pression contre des actions citoyennes qui relèvent du plaidoyer, de l’intérêt général et des biens communs. Il n’y a rien de républicain là-dedans. C’est bien une tentative de bâillonner et de discréditer les corps intermédiaires, les associations et les contre-pouvoirs. Nous y voyons des signaux d’alertes inquiétant sur la nature même de notre « démocratie ». Nos subventions ont bien un rôle démocratique essentiel dans le contrat social, et pas seulement écologique.
Outre le soutien à Arthropologia pour consolider l’accompagnement d’un collectif de propriétaires privés en maisons individuelles à s’engager dans la préservation de la biodiversité sur leur parcelle, ou le Cyclub, institution d’aide à la réparation et à l’entretien des cycles, nous soutenons un projet expérimental porté conjointement entre l’Odysée de Mâat et Mandala Village Urbain, autour de la redistribution digne des invendus en bon état sur les marchés auprès de publics défavorisés.
C’est là qu’intervient le volet social de notre action, en faisant coïncider une politique écologique avec un objectif social. Nous suivrons attentivement les résultats de cette expérimentation en l’inscrivant dans un regard plus élargi sur un débat qui traverse nos différentes organisations, entre des actions compensatrices d’accompagnement des plus pauvres et des actions transformatrices de notre modèle économique. Et cela est particulièrement vrai sur le rôle de l’alimentation.
L’aide alimentaire semble avoir atteint ses limites, même si son action est indispensable aujourd’hui pour des millions de personnes en France. L’Etat laisse les acteurs rester sur le modèle de l’aide alimentaire par la fiscalité, alors que nous avons désormais besoin de retrouver une souveraineté individuelle et collective sur notre alimentation. On peut faire mieux, en efficacité et en dignité, en mettant chacune et chacun, et y compris les plus pauvres d’entre nous, au centre d’une “Sécurité sociale de l’alimentation”.
En 2025, après 8 ans de macronisme, dans la 7ème puissance mondiale, et dans la 16ème ville de France, face à l’extrême pauvreté présente dans notre ville, nous collectivité, nous agissons comme bouclier en dernier recours, face à un État déserteur. Notre projet politique, basé sur la justice sociale et la bifurcation écologique, développé à l’échelle de la ville dans la limite de ses compétences, doit se décliner à l’échelle de la Nation : il est plus que temps.
