Trump a retrouvé les clés de la Maison Blanche. Croire que cela n’aurait aucune incidence en France serait une erreur : les extrêmes-droites s’inspirent mutuellement.
Là-bas, Musk rachète X pour récupérer les données de millions de personnes et manipuler l’élection ; ici, Bolloré et Stérin investissent des millions, l’un dans la presse et maisons d’édition, l’autre dans un plan « Périclès » destiné à la victoire de l’extrême-droite, en normalisant des idées aux relents de 1933.
Tout devient permis, même les pires mensonges et infamies. De Ciotti sur la régie publicitaire de la SNCF, tout à son obsession de calomnier le « diktat des syndicats d’extrême-gauche », à Borne prophétisant que « les fonctionnaires ne seront plus payés » en cas de censure du gouvernement, la réalité est tordue sans autre considération que celle du pouvoir. Et pendant que l’on éructe sur des polémiques stériles, rien sur les crises écologique, sociale, de régime, que nous traversons.
Comment en est-on arrivé·es là ? Difficile de présenter de véritables conclusions, même si l’on peut proposer une piste. Depuis des dizaines d’années, la seule idéologie vue comme acceptable dans les milieux politiques et médias auto-proclamés « raisonnables » est celle du libéralisme. Dans ce discours unique, les propositions alternatives et notamment de gauche peinent à se faire connaître et sont taxées d’irréalistes. Quand le débat contradictoire est étouffé, quand les citoyen·nes ne trouvent pas de résolution politique à leurs maux, alors ils et elles recherchent une proposition alternative. Dans un pays comme les Etats-Unis où la gauche est quasi-inexistante, comment s’étonner que la seule proposition divergente possible apparaisse comme celle de l’extrême-droite ?
Ici comme ailleurs, notre responsabilité est de proposer une alternative crédible au libéralisme pour un monde plus égalitaire, et de déconstruire les discours d’extrême droite qui attisent les haines pour défendre les intérêts des plus riches.
