Par Laurent LEGENDRE
C’était effectivement pour souligner en partie le fait que nous étions exemplaires sur ce volet là, sur le fait que notre collectivité, en changeant notre flotte de véhicules, nous montrons l’exemple. Nous nous conformons à la loi nous pour améliorer la qualité de l’air.
Nous mettons en vente des véhicules en état de marche : ça va générer des dépenses, et de fait ça générera aussi des recettes. Dans une période de tension budgétaire, ou d’inconnue budgétaire, nous faisons quand même l’effort d’acheter des véhicules adaptés.
Sans vouloir toucher à notre souveraineté sur la gestion de la flotte automobile, nous proposons
de mutualiser, certes entre nous mais aussi avec d’autres acteurs, au moins une partie de notre flotte de véhicules, notamment via le service public d’autopartage Citiz auquel nous pourrions être usager ou adhérent.
Je sais qu’il y a des obstacles administratifs et techniques, mais la volonté politique c’est bien de réduire le parc de véhicules global en socialisant le parc. Sur Villeurbanne, on a 63 000 véhicules immatriculés au 1er janvier 2024, et en socialisant on pourrait toutes et tous faire des économies, collectivités, entreprises et habitants. Le projet de « Voitures Publiques » qui propose de voir l’automobile comme un véritable transport en commun, permettrait de réduire par 4 le nombre de véhicule sur le territoire à horizon 2050.
Et concernant les interdictions à circuler pour les particuliers, parce que je pense que c’est important de dire un mot sur la loi d’interdiction à circuler pour les Crit’Air 3 au 1er Janvier 2025, c’est plus difficile pour les particuliers. On le sait, il y a 11 000 personnes qui vont être concernées sur Villeurbanne au 1er janvier 2025.
Je voulais dire ici que notre majorité écoute les habitants, est consciente des enjeux relatifs à ce changement de politique publique sur les mobilités. Et notamment sur le fait qu’on sait que Villeurbanne fait déjà partie des territoires les plus démotorisés, du fait que nous sommes une ville dense très bien desservie en transports en commun. Il y a par exemple sur la métropole, deux fois plus de véhicules par habitants à Dardilly, à Champagne-au-Mont-d’Or qu’à Villeurbanne.
Et tant que le T6 et le T9 ne sont pas en service, nous savons que c’est difficile d’être dans la sanction pour ceux qui sont captifs de la voiture individuelle.
C’est l’occasion pour moi de rappeler que notre groupe est pour un moratoire sur les contrôles de la ZFE au 1er janvier 2025. La mise en place des panneaux de signalisation permettant la verbalisation, nous souhaitons qu’elle soit repoussée ultérieurement.
L’urgence est donc d’accompagner à la transition, pas de punir quand les plus riches émettent plus de pollution que les autres. C’est vrai au niveau mondial avec les superyatch des milliardaires, mais si on regarde au niveau local, le lobby des véhicules de collection a réussi à obtenir une dérogation et eux continuerons à polluer, véritable exemple concret d’une injustice de classe.
Pour en finir, un tout petit mot sur la dérogation petit-rouleur, quoique c’est une bonne intention, nous pensons que c’est le type de solution technique qui va à l’encontre de ce que nous sommes. A part pour Nicolas Sarkozy et Philippe Cochet, nous pensons que circuler librement sur le territoire fait partie des droits fondamentaux auxquels nous sommes attachés. Introduire pour les plus pauvres une démarche administrative pour se déplacer, nous pensons que c’est une barrière supplémentaire qui introduit une injustice sociale de plus.
Les contraintes économiques qui reposent sur les ménages depuis la crise Covid doivent requestionner le calendrier de la transition sur la ZFE, les publics cibles et les moyens de parvenir à une amélioration de la qualité de l’air.