Par Marc GIOUSE
Monsieur le Maire, collègues, Villeurbannais et Villeurbannaises,
L’aspiration au repos dominical, c’est l’objet de luttes sociales âpres depuis l’apparition du salariat. Ça a été fixé dans la loi en 1906 d’abord puis après en 1920, après de grandes grèves pour la réduction du temps de travail.
Aujourd’hui, les dimanches sans boulot, c’est d’abord le droit au repos, mais aussi un droit à l’épanouissement personnel et à la vie familiale.
Sauf évidemment, pour les professions dont l’utilité sociale ne souffre pas d’interruption ; comme les métiers du soin, la sécurité, l’agriculture, ou encore l’information. J’en sais quelque chose, j’ai produit et présenté, pendant dix ans, une émission de reportage tous les dimanches matin. Je sais ce que ça impose comme sacrifices dans la vie sociale et familiale. Mais au moins, dans ces métiers, on sait pourquoi on bosse le dimanche.
Dans le commerce ? Ça sert à quoi ?
Voilà la réponse de celui qui, en 2015, a offert la possibilité à tous les commerces d’ouvrir jusqu’à douze dimanches par an. Un certain Emmanuel Macron qui voulait, je cite, “déverrouiller les blocages, en favorisant l’investissement et en développant l’emploi”. Beau projet.
Huit ans plus tard, quels sont les résultats ?
A Villeurbanne, on n’a pas de données, juste une tentative de sondage qui a fait pschitt. Espérons d’ailleurs que le maintien des 9 dimanches depuis le début du mandat ne soit pas décidé sur la base de 6 répondants, dont trois restaurateurs qui n’ont pas besoin de notre autorisation pour ouvrir le dimanche.
En revanche, on dispose d’une étude réalisée par l’Insee en 2023 dans les commerces des “zones touristiques internationales”, comme le Vieux Lyon par exemple. Là on a constaté que dans ces commerces, ni le chiffre d’affaires, ni le nombre d’employées n’avaient augmenté.
Par contre les patrons embauchent plus volontiers les personnes disposées à travailler le dimanche : un obstacle de plus pour les parents isolés (principalement des mères) dont l’emploi a chuté de moitié dans ces zones commerciales.
Qu’est-ce qu’on a au final ? Une baisse de la qualité de vie des salarié·es pour un bilan économique non établi localement et nul nationalement. Une réforme qui en plus, a exacerbé les inégalités.
Sans parler du signal détestable sur le plan écologique que la ville de Villeurbanne donnerait en autorisant neuf Black sunday pour l’année 2025.
Les groupes VIE! et Communistes et Républicains voteront logiquement contre cette délibération.
Je vous remercie.