Par Olivier GLÜCK
A juste titre, nous sommes régulièrement interpellé·es pour que les pouvoirs publics fassent respecter la loi et protègent les personnes contre le trafic de drogue et ses nuisances.
Les villeurbannaises et villeurbannais ne nous ont d’ailleurs pas attendu·es pour occuper l’espace public et se réapproprier leur quartier : des collectifs, comme Tonkin Pai(x)sible, organisent régulièrement des pique-nique, collectes de déchets, et participent de façon constructive à l’élaboration de solutions en lien avec tous les acteurs.
Comme eux, nous pensons que la répression est nécessaire mais cependant largement insuffisante pour endiguer le trafic et encadrer la consommation de drogues. J’en veux pour preuve que la politique répressive menée par les gouvernements successifs n’a prévenu ni l’expansion du trafic et sa transformation, ni les extrêmes violences qui y sont associées. Les récentes fusillades à Villeurbanne et ailleurs qui ont blessé et tué des enfants et adolescents sont dramatiques, inacceptables.
L’Etat, la société toute entière, nous, collectivement, ne pouvons pas laisser faire. Ces jeunes sont les victimes de réseaux mafieux, qui exploitent leur vulnérabilité. Ils les recrutent dès le plus jeune âge pour faire la sale besogne tandis que le haut du panier s’enrichit sur leur sang. Sortir les mineurs du trafic est une nécessité, un devoir. Ce plan d’action y contribue en les aidant à comprendre les conséquences terribles qu’il pourrait avoir sur leur vie, tout en leur montrant d’autres perspectives.
Agir sur les cibles des organisations criminelles ne sera cependant pas suffisant pour enrayer le trafic de drogues. Il est temps de voir plus large et d’agir sur les autres versants du spectre, en privant ces organisations mafieuses de leurs sources de revenus, en donnant des moyens supplémentaires à la police judiciaire, à la justice, à la lutte contre le blanchiment et le trafic d’armes. Pour des propositions détaillées, je vous renvoie au plan de lutte du groupe parlementaire La France Insoumise déployé la semaine dernière et intitulé « Du narcotrafic à une approche globale de la criminalité organisée ».
Vous l’aurez compris : nous nous félicitons de cette délibération et de cette initiative prise par la ville en lien avec les acteurs du territoire et l’Etat. Les moyens associés aux actions de prévention devraient être beaucoup plus importants qu’ils ne le sont actuellement.