Par Julien RAVELLO
Comme nous l’avions fait pour l’Arménie et l’Ukraine en 2021 et 2022, et face à la gravité de la situation, nous votons ce soir une subvention de 10 000 euros à l’association Médecins du Monde pour apporter notre soutien aux populations qui subissent la guerre dans les territoires palestiniens. Notre groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble! s’en félicite.
Depuis le 7 octobre 2023, en réponse aux crimes de guerre et prises d’otages commis par le Hamas destinés à semer la terreur, le gouvernement israélien s’est lancé dans une guerre vengeresse et aveugle contre l’ensemble de la population palestinienne. Depuis 9 mois, les bombardements tuent indistinctement civils, enfants, personnels humanitaires et journalistes. Le bilan est effrayant : plus de 37 000 Palestinien·nes sont mort·es à Gaza et en Cisjordanie, dont 14 000 enfants et 9 000 femmes. Plus de 84 000 personnes auraient été blessées, dont 12 000 enfants et des milliers d’autres sont portées disparues. Sans compter évidemment les conditions de vies intolérables (absence d’eau potable et de denrées alimentaires) et les destructions des infrastructures scolaires, d’eau et de santé.
Comme nous l’avions fait dans notre communiqué du 8 avril dernier, nous continuons à appeler au cessez-le feu immédiat et à la libération des otages. Nous appelons l’Etat d’Israël à respecter le droit international pour que cessent les actes génocidaires en cours. Nous soutenons le peuple israélien qui manifeste pour dénoncer cette guerre dont ils ne veulent pas.
Mais tout ne commence pas le 7 octobre. Nous ne pouvons pas dissocier l’attaque terroriste du Hamas des 75 années d’histoire du conflit israélo-palestinien, le blocus de Gaza depuis 17 ans, la construction du mur, la dépossession des terres, les privations en eau et l’intensification de la colonisation menée par l’Etat d’Israël.
La solution existe, celle de deux Etats permettant aux peuples israéliens et palestiniens de vivre côte-à-côte, conformément aux résolutions de l’ONU.
Pourtant, plutôt que de rappeler cette histoire, une large part du spectre politique, de l’extrême-droite au centre, instumentalise cette guerre pour traîner dans la boue leurs adversaires politiques de gauche. Mais dénoncer avec force les multiples violations du droit international par l’Etat d’Israël depuis 1948, est-ce que c’est être antisémite ? Est-ce que dénoncer la barbarie du gouvernement fanatique d’extrême-droite actuel en Israël, c’est être antisémite ? “Les mots ont un sens” disait le groupe Villeurbanne progressiste dans sa tribune VIVA de novembre 2023 où il exprimait même une prétendue « faillite morale des insoumis ».
L’actualité récente et les attaques ignobles et infâmes dont nous sommes victimes de la part de certains médias et de nos adversaires politiques nous oblige à répondre.
L’antisémitisme est un fléau, un poison. Une ignominie qui doit être combattue avec la plus grande force et une détermination implacable. Comme doit l’être toute forme de racisme et de discrimination. C’est sur cette base que s’est construite l’histoire de la gauche et nos mouvements politiques à Ensemble! et la France Insoumise notamment : depuis l’affaire Dreyfus, nous luttons contre toutes les discriminations, pour la justice sociale et l’émancipation.
Cette accusation d’antisémitisme est d’une gravité sans nom. Elle se propage pourtant comme une formule toute faite par nos adversaires qui en ont fait leur unique « « argument » » dans une bataille haineuse et calomnieuse contre nos mouvements et désormais contre le Nouveau Front Populaire.
Pourtant, jamais un membre de nos organisations n’a été condamné pour antisémitisme.
Pourtant, le seul parti ayant été fondé par des anciens nazis de la wafen SS est le Front National, désormais appelé Rassemblement National. Parti dont le fondateur, a qualifié “les chambres à gaz de détails de l’histoire”. Parti, enfin, qui a investi de nombreux candidats dont les propos haineux, racistes, complotistes et leur lien affichés avec des groupuscules d’extrême-droite radicale, refont surfaces ces derniers jours.
Pour finir, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans son rapport du 27/06/2024 sur la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie, affirmait, chiffres à l’appui, que « les sympathisants d’extrême droite restent les plus enclins à se montrer d’accord avec les préjugés antisémites traditionnels ».
Notre groupe est donc fier qu’avec nous, les villeurbannais et villeurbannaises aient d’avoir éliminé les racistes du RN à Villeurbanne lors du 1er tour des élections législatives d’hier et permis au Nouveau Front Populaire mené par Gabriel Amard d’être largement en tête avec plus de 46% des voix. Mais nous sommes inquiets de la forte poussée du RN au niveau national qui doit être combattu dans toutes les circonscriptions où il est en capacité de gagner.