Le 8 novembre 2023, une centaine de femmes et d’enfants ont investi le CCVA de Villeurbanne. Elles nous ont une nouvelle fois rappelé le dénuement dans lesquels trop d’entre elles vivent.
14 000 personnes seraient sans-domicile dans la Métropole de Lyon, dont 150 enfants d’après le collectif Jamais Sans toit. Manque de logement, hausse du prix de l’immobilier, pauvreté et inflation croissante : de plus en plus de personnes n’arrivent plus à se loger. La situation des femmes est moins bien connue. Craignant les violences liées à leur genre, 90% des femmes vivant dans la rue en ayant déjà été victime (harcèlement, coups, prostitution), elles se rendent invisibles et échappent d’avantage au regard des services sociaux.
Pour les femmes exilées, c’est pire. Elles cumulent d’autant plus de vulnérabilités qu’elles n’ont pas de droit de séjour. Avec la crise du logement, de moins en moins de droits, le renforcement de la xénophobie et des lois anti-migrants, et enfin sans aide institutionnelle, comment ces femmes et leur famille pourraient-elles trouver une stabilité ? Il leur est d’autant plus difficile de sortir de la rue et des logements de fortune, sans moyens et droits forts octroyés par la loi.
Il faut donc prévoir des politiques d’accueil et d’hébergement d’urgence, mais aussi régler les problèmes qui mènent à ces situations. L’État doit financer massivement la création de logement social ; il doit réquisitionner le logement privé et diminuer son coût ; il doit investir dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ; il doit accueillir les personnes exilées. Cette prise en charge nationale n’existera pas sans lutte collective. C’est celle de collectifs comme Solidarité entre Femmes à la rue qui a permis rendre visible la situation de plusieurs centaines de personnes, ce qui a abouti à l’ouverture de logements provisoires dans la Métropole de Lyon. Nous avons besoin de leur combativité pour continuer à faire respecter les besoins et droits de tous et toutes.