Par Julien RAVELLO
Il y a 6 ans, le Jury Citoyen, dont vous étiez plusieurs dans cette salle à faire partie (d’ailleurs j’excuse Aurore GORRIQUER qui devait intervenir sur cette intervention et qui faisait partie du Jury Citoyen), a rendu ses conclusions pour poser une pierre de plus dans l’histoire Villeurbannaise de l’accueil. L’une de ses propositions était la création d’une « Carte citoyenne » de résidence, comme cela vient d’être présenté par Monsieur GARABEDIAN; c’est ce que nous voterons avec joie ce soir.
En revanche, c’est avec beaucoup moins de joie et beaucoup plus de colère que nous avons suivi le vote sur la loi immigration. Je ne vais pas vous faire ici la liste des infamies qu’elle contient, du renforcement de l’arbitraire préfectoral pour la délivrance des titres de séjour aux suppressions des protections contre les personnes de nationalité étrangère.
Par contre, si cette loi doit nous apprendre quelque chose, c’est qu’il est toujours plus nécessaire de tenir notre ligne politique : celle qui est écrite sur tous les frontons des mairies, pour que l’égalité et la fraternité ne soit pas que des mots, mais une réalité. Nous devons persister, nager à contre-courant du climat réactionnaire dans lequel la droite nous plongent de plus en plus, et toujours lutter contre les discriminations ethno-raciales, contre la xénophobie, contre la haine de l’autre.
L’histoire de France comme celle de Villeurbanne est faite de mélanges ; aucune loi ne pourra rien y changer. Depuis 1515, des enfants nés de parents étrangers en France sont naturalisés ; depuis la Révolution Française et la Deuxième République, notre droit du sol est fort, et nous en sommes fier·es.
Plutôt que de replier la France sur elle-même, le gouvernement ferait mieux de régulariser massivement les personnes sans-papier, de renforcer notre droit du sol, de prendre en charge les exilé·es en donnant plus de possibilités de recours en cas de refus de délivrance de titre de séjour, ou encore de dépénaliser le séjour irrégulier.
Le gouvernement ferait mieux de s’inspirer de la ville de Villeurbanne et de notre tradition de l’accueil. Il ferait mieux d’assurer notre devoir d’humanité.