Il y a 40 ans, 32 personnes ont parcouru plus de 1 000 kms entre Marseille et Paris lors de « La marche pour l’égalité et contre le racisme ». Leurs revendications d’alors font toujours écho aujourd’hui : faire cesser les crimes racistes, dénoncer les brutalités de policier·es envers les jeunes d’origine maghrébine, mais aussi le droit au logement, au travail, à l’éducation. Bref, une égalité réelle entre tous·tes les citoyen·nes et plus de droits pour les personnes étrangères.
C’est pourtant l’augmentation des discriminations sur fond de xénophobie qui est prévue dans la n-ième loi sur l’immigration portée par G. Darmanin. Établissement de la double peine, renforcement de l’amalgame entre étranger·es et délinquance, OQTF systématiques, retrait du titre de séjour en cas de non-respect des « principes de la République » : rien que ces mesures semblent tout droit sorties d’un tract du RN. Les trouvant certainement trop laxistes, la droite sénatoriale n’a fait que rajouter l’obscénité à l’indécence. Elle a confirmé la radicalisation de LR, en allant puiser directement dans le programme de l’extrême-droite. La seule mesure présentée comme « humaniste », qui accordait un titre de séjour d’un an pour les travailleur·euses des métiers en tension, a été supprimée. Les sénateur·ices ont voté la suppression de l’aide médicale d’Etat, avec l’aval du ministre. Rappelons que celle-ci permet que chacun·e ait accès aux soins de santé. La supprimer est non seulement immoral, mais c’est surtout stupide : protéger la santé des individus, c’est protéger celle de tout le monde. Auraient-ils oublié l’épidémie de Covid ?
Nous savons pourtant bien qu’une autre voie est possible : renforcer le droit du sol, lutter contre les discriminations comme nous le faisons à Villeurbanne, régulariser les personnes sans papier, prendre en charge les exilé·es…
Les personnes qui quittent leur pays le font toujours dans la douleur et par obligation. Les accueillir dignement, c’est notre devoir d’humanité.