Le RSA empêcherait de chercher du travail : voilà le mensonge sur lequel repose la nouvelle loi « Plein emploi ». Elle impose aux bénéficiaires de signer un contrat les contraignant à une activité de 15 à 20h par semaine. Rappelons que parmi eux, 26% sont au RSA suite à des problèmes de santé, du fait d’un handicap, et beaucoup sont aidants.
Si Olivier Dussopt jure qu’il ne s’agira pas de travail gratuit, la réalité lui donne tort. A la Réunion où une expérimentation est en cours, les allocataires ont été employés pendant les soldes. D’ailleurs, 40% des bénéficiaires n’atteignent pas les 15h imposées car le nombre de chômeurs est déjà bien supérieur à celui des emplois non pourvus.
Le contenu de ce travail forcé est aussi flou qu’est précise la sanction en cas de manquement : la suspension du RSA. Comme la réforme de 2022 qui baisse leurs allocations aux chômeurs, cette loi a pour objectif de faire travailler toujours plus pour être toujours moins rémunéré. En encourageant la concurrence entre précaires, c’est l’avènement du travail gratuit qui est visé. Plus les conditions d’existence et de travail seront difficiles, plus on sera contraint d’accepter des emplois indignes et mal payés. Cela touche aujourd’hui les plus pauvres ; demain, c’est toute la classe moyenne qui sera concernée par la baisse des salaires et le durcissement des conditions de travail.
Cette réforme est d’autant plus insupportable que des suspicions de conflit d’intérêt l’accompagnent. Une enquête du média Blast révèle qu’un ami d’E. Macron et député, Marc Ferracci, est soupçonné de bénéficier financièrement de la loi qu’il a participé à créer, au détriment du service public de Pôle Emploi.
Pour notre part, nous considérons que chacun a droit à la dignité. Il faut garantir un revenu sans condition qui corresponde a minima au seuil de pauvreté. Plutôt que d’exacerber la concurrence entre travailleurs, il faut améliorer leurs conditions de travail, leurs salaires et la démocratie dans l’entreprise.