Par Danielle CARASCO
« Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus », « On te croit » , « Violeur, tueur, agresseur, à ton tour d’avoir peur » : nous avons tous et toutes vu fleurir dans nos rues ces messages luttant contre les violences faites aux femmes.
Comme les colleuses, l’association VIFFIL se bat contre les violences perpétuées par les hommes. Elle propose des hébergements aux femmes et enfants, informe les victimes sur leurs droits et propose un accompagnement juridique et social.
Les violences contre les femmes et les enfants touchent tous les milieux sociaux et tous les âges. Quand 1 à 3% des hommes s’en dit victime, c’est 1 femme sur 10 qui en subit. Elles y sont bien plus exposées, notamment lors des séparations : un tiers des femmes déclarent des violences au moment de la rupture. Par ailleurs, les violences décrites par les femmes sont bien plus graves et diverses que celles que peuvent vivre les hommes dans leur couple.
Cette inégalité n’est pas le fruit du hasard : c’est bien la domination patriarcale et masculine structurelle qui s’exprime dans les vies personnelles. Elle est rendue invisible puisque normalisée depuis des siècles. Les violences structurelles contre les femmes ne peuvent pas se comprendre si l’on ne voit pas les inégalités qui subsistent entre les hommes et les femmes.
Concrètement, la violence s’exprime par des petites touches dans la vie quotidienne. Les agresseurs recourent à des stratégies plus ou moins conscientisées pour contrôler leur partenaire. En l’isolant, en la dévalorisant, en instaurant un climat de peur, c’est aussi son estime d’elle-même que l’agresseur met à mal.
Le féminicide est le stade ultime du continuum de ces violences, avec des chiffres dramatiques d’années en années. Une politique nationale ambitieuse de prévention et d’éducation devrait être mise en place, mais l’austérité budgétaire l’en empêche.
L’existence d’associations comme VIFFIL est donc salutaire, non seulement pour les victimes en grande détresse, que par les connaissances qu’elle produit sur les violences conjugales.
Nous voterons bien sûr pour cette délibération et remercions VIFFIL pour le travail qu’elle accompli.