Par Olivier GLÜCK
C’est une obligation faite aux collectivités de se démunir d’argent public pour l’offrir au privé, au détriment de nos établissements d’enseignement public. Pour Villeurbanne, on parle d’un manque-à-gagner de plus de 2 millions 200 000 euros que l’on pourrait investir dans nos écoles, qui en ont bien besoin.
Mais la nouveauté, cette année, c’est la mise en lumière, aux yeux de tous et toutes, du chantage à l’argent public de ces établissements privés. En effet, ceux-ci n’accepteraient de faire un “effort” sur le nombre de boursiers recrutés dans leurs établissement qu’en échange d’un financement par les collectivités de la cantine et des transports scolaires de leurs élèves . Or, rappelons-le : les familles qui mettent leurs enfants dans le privé le font bien souvent pour échapper à la carte scolaire. Et l’ “effort” que consentirait à faire le secteur de l’éducation privée n’est pas quantifiable. Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, n’acceptera (je cite) “ni quotas, ni rattachement à la carte scolaire, ni affectation obligatoire des élèves“. Bref, pile je gagne, face tu perds ; l’argent public pour le privé, tout de suite, mais les contraintes sur la diversité des élèves acceptés, jamais.
Ce dernier épisode ne fait que nous renforcer dans notre conviction. Nous ne pouvons pas, à notre échelle, interdire le reversement de l’argent de nos contribuables au secteur de l’enseignement privé. Mais nous pouvons marquer notre désapprobation face à cette obligation. Nous nous abstiendrons donc sur cette délibération.