Par Mathieu GARABEDIAN
Ce n’est pas un mariage, mais presque. Et pourtant nous sommes bien dans la bonne salle !
Aux côtés des villes d’Altenbourg, Moguilev, Bat Yam, Abanilla, Abovian et El Eulma, c’est désormais avec celle du Teil, en Ardèche, que nous souhaitons entretenir des relations plus que privilégiées par le contrat de réciprocité que nos groupes de la majorité vont voter.
Le premier jalon de notre coopération, ce sont d’abord les liens d’amitié qui relient nos deux communes. Malgré nos différences, en nombre d’habitants, en architecture ou en paysages, nous partageons déjà beaucoup de choses. Nos politiques publiques pour l’accès à la culture, aux sports, aux loisirs ; pour un véritable droit à l’alimentation ; pour permettre à toutes et tous un emploi stable, bien rémunéré, de qualité ; pour lutter efficacement contre la pauvreté ; organiser la bifurcation écologique ; revitaliser les commerces de proximité ; ou encore développer les solidarités locales.
Ce contrat de réciprocité, c’est aussi l’occasion de rappeler l’importance de la collectivité la plus proche des habitants, la commune, celle dont l’action est la plus directement visible sur leur vie, au service de la société civile et de ses expérimentations. En tant que communes, nous sommes bien évidemment en attente de politiques nationales portées par l’Etat, mais cela ne nous empêche en rien de proposer des réponses pour répondre au mieux aux grandes transformations que nous vivons. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons placé au cœur de nos politiques la transition écologique, le réveil démocratique et la justice sociale. Et en mettant au cœur de ce contrat, la société civile, nous entendons bien lui laisser également toute la place pour créer, inventer, s’exprimer, essayer, échouer, recommencer et partager.
Enfin, ce contrat est aussi l’occasion de reparler du lien et de l’équilibre qui doit exister entre les territoires métropolisés et les territoires plus ruraux. Les politiques d’aménagement territorial en France ont favorisé l’essor des plus grandes villes et agglomérations, souvent aux dépends des communes et département les entourant. Les logiques de mise en concurrence territorial ont fini par créer des fractures entre citoyens. ET malheureusement, ces inégalités territoriales se retrouvent également dans nos grands centres urbains, où elles se creusent entre celles et ceux qui peuvent vivre dans les villes-centre et celles et ceux qui ne le peuvent pas. En accueillant, par exemple, de jeunes ardéchois qui souhaitent faire leurs études dans notre métropole, ou en permettant à des familles villeurbannaises de partir en vacances au Teil, nos deux villes ont l’occasion de prouver qu’un renforcement de nos liens peut contribuer au développement de chaque territoire et à recréer de la confiance et du commun.