Par Gaëtan CONSTANT
“Les liens avant les biens !”
Et ça vaut aussi bien pour notre vie au quotidien que pour nos services publics. Nos groupes sont donc bien sûr d’accord avec les deux axes “Renforcer la présence sociale et l’animation au cœur des quartiers” et “Promouvoir et développer les actions en faveur du civisme et du dialogue”, pour lesquels nous demandons cette subvention à l’État. Avec ces nouvelles équipes de médiation sociale et les événements pour rapprocher la police municipale de la population, le service public s’incarne concrètement sur le terrain, plutôt que derrière des caméras. Et avec notre nouvelle brigade du cadre de vie, nous pourrons aussi petit à petit répondre aux demandes des habitants qui veulent simplement que les règles communes pour bien vivre ensemble soient respectées par tout le monde.
Mais, et ça ne va pas vous surprendre, nos groupes ne peuvent pas voter pour cette délibération. On ne peut pas se résoudre à demander plus de 355 000 euros pour installer des caméras dans l’espace public. Encore une fois, dans quelle société voulons-nous vivre ? Quel service public voulons-nous incarner ? Celui des liens entre êtres humains ? Ou celui de la surveillance de masse et désincarnée ?
On sait bien que la vidéosurveillance ne sert à rien dans la rue. On l’a déjà dit l’année dernière, mais nous le répéterons autant de fois qu’il le faut ! La seule étude qui existe à notre connaissance sur le sujet précise bien que seules 1.1% des 1 939 enquêtes grenobloises ont été élucidées grâce aux caméras. A moins qu’on ait une autre étude qui montre leur efficacité à Villeurbanne, on peut légitimement se demander pourquoi nous continuons à les installer. Je pose la question : est-ce que si nous disions non aux caméras de surveillance, nous pourrions quand même bénéficier du fonds national pour le reste de notre stratégie de tranquillité publique ?
Et on peut aussi s’interroger sur le raisonnement derrière leur installation. Nous avons appris que certaines seraient positionnées sur la place Makeba dans le cadre de la coupe du monde de rugby, et qu’elles y resteraient par la suite. Mais pourquoi ici ? Quelle logique y a-t-il à cette installation de long terme, si ce n’est celle de l’opportunité ? Pour nous, ce n’est pas une condition suffisante pour mettre sous surveillance des milliers de personnes.
Pour toutes ces raisons, nos deux groupes s’abstiendront sur cette délibération.