6 français sur 10 veulent partir à la retraite à 60 ans, ou avant. Pourtant, contre l’avis et la vie de la majorité, une minorité de blocage – macronistes et droite – veut nous faire travailler jusqu’à 64 ans. L’argument est le même depuis 30 ans : il faudrait travailler plus pour financer le déficit des retraites. Pourtant, ce sont bien les gouvernements successifs qui organisent ce trou dans les caisses de l’État. 157 milliards : voilà ce que nous coûtent chaque année tous les cadeaux faits aux entreprises. C’est un quart de notre budget national ! A côté, que représentent les 20 milliards qu’est censée nous faire gagner cette réforme ?
C’est d’autant plus scandaleux que ces allègements de cotisations sont versés sans contreparties et vont directement dans la poche des actionnaires et PDG. Depuis 2020, la fortune des milliardaires français a augmenté de 58%. C’est désormais Bernard Arnault qui est l’homme le plus riche au monde. Il possède à lui seul autant que 20 millions de français. Sommes-nous de retour dans une société d’Ancien Régime, où les uns triment pendant que les autres mangent de la brioche ? Devons-nous travailler toujours plus longtemps pour engraisser les grosses fortunes ?
Si cette réforme est votée, elle accentuera non seulement les inégalités entre les riches et les pauvres, mais aussi entre les femmes et les hommes, quand elles touchent déjà 40% de moins à la retraite ; entre les personnes non diplômées et les autres, elles qui commencent plus tôt, cotisent plus longtemps, mais ont des fins de carrière précaires.
De quelle société voulons-nous ? Voulons-nous travailler toute notre vie et la finir dans la pauvreté ? Devons-nous nous soumettre aux prétentions d’une minorité bourgeoise, qui nous explique comment et quand nous serons libérés du salariat ? Ou devons-nous nous lever, protéger cette nouvelle étape qu’est la retraite, elle qui nous permet de profiter de nos dernières années en bonne santé, et de ce que la vie a de meilleur à offrir ?