Depuis octobre, 4 écoles ont été occupées pour accueillir des enfants et leurs parents. À Villeurbanne, le collectif Jamais sans Toit comptait à la mi-novembre 28 familles avec 74 enfants sans toit. Tandis que nous célébrions le 20 novembre la Convention internationale des droits de l’enfant, ceux-ci sont encore bafoués. Ni la scolarisation, ni la protection, ni l’accès à des soins médicaux, ni enfin le droit fondamental à un logement en famille ne sont respectés pour encore trop d’enfants.
Pourtant, seule une mobilisation d’élus locaux, de députés et d’associations a fait renoncer le gouvernement à supprimer 7 000 places en hébergement d’urgence, dont 430 dans le Rhône. Cela est d’autant plus grave que la politique du Logement d’abord, qui privilégie l’accès direct au logement, est très sous dotée et que l’État se repose sur des solutions provisoires.
Si une possibilité de réquisition des logements vides existe, cela fait plus de vingt ans qu’elle n’a pas été utilisée. C’est parce que le droit de propriété supplante celui d’être logé que les actions citoyennes doivent être si importantes. Nous sommes par ailleurs confrontés à la méconnaissance des logements vacants de long terme, estimés entre 6 000 et 17 736 dans la métropole de Lyon. Pour cela, nous soutenons son initiative de se doter d’un outil pour mieux connaître ce parc, même si nos marges de manœuvre resteront limitées à l’incitation, et non à la contrainte.
Malgré tout, nous continuons à créer des dispositifs d’hébergement et de mise à l’abri, comme le Château, la Base, ou les logements pour les afghanes. Aujourd’hui, il n’est plus possible que seules les collectivités volontaires ouvrent des places d’hébergement. Il faut que cette question soit portée par l’État ! Il doit régulariser les sans-papiers ne pouvant pas se loger, puisqu’on leur interdit de travailler et de payer un loyer. C’est le sens de notre travail de citoyenneté locale qui doit reconnaitre la place de toutes et tous à Villeurbanne.