Par Mathieu GARABEDIAN et Gaëtan CONSTANT
Présentation de la délibération – Mathieu GARABEDIAN
C’est une subvention qui passe régulièrement au Conseil municipal puisqu’il s’agit d’une nouvelle salve de subventions pour les acteurs de la politique de la ville, qui s’inscrit dans notre programmation annuelle pour l’année 2022. Je rappelle les piliers qui nous font choisir ces associations. Dans le contrat de ville, on a les priorités suivantes :
- Le développement urbain et économique des quartiers dits prioritaires au titre de la politique de la ville
- Le cadre de vie au sein de ces quartiers
- Toutes les questions d’égalité d’accès aux droits et de lutte contre les discriminations
- Les questions de mobilisation des politiques publiques en direction de l’enfance et des jeunesses
- Les questions d’emploi, de formation et d’insertion professionnelle
C’est vrai qu’on aime bien rajouter, même si ce n’est pas en tant que tel un des axes des axes du contrat de ville, qu’on a une attention particulière au soutien des initiatives, des émergences qui peuvent être portées par les habitants eux-mêmes, ou par des collectifs au sein de ces quartiers.
Pour présenter les 5 actions qui sont portées :
- une action d’Alliance citoyenne autour des questions de pouvoir d’agir et de lutte contre la précarité énergétique sur la résidence Monod ;
- une subvention pour le centre social de Cusset, pour poursuivre ces actions dites « hors les murs », mais qui maintenant commencent à être assez importantes puisqu’entre le local commun résidentiel au sein de la résidence Monod ou le local au sein de la résidence Baratin (et d’ailleurs il y a eu l’inauguration du nouveau cyber-café pas plus tard que la semaine dernière) ;
- les ateliers portés par Ciné Fabrik qui tournent sur les différents quartiers, mais à direction des jeunes sur les questions de cinéma, et qui à chaque fois produisent des petits courts métrages très intéressants ;
- le dispositif Fil d’Ariane qui est un habitué aussi de nos conseils municipaux, qui permet d’avoir une attention sur les remobilisations scolaires et l’insertion des jeunes de 16 à 21 ans ;
- et une subvention un peu particulière cette fois-ci sur la question de la lutte contre la fracture numérique et la question du droit au non-numérique qu’on porte avec Gaëtan CONSTANT au sein de la direction Égalité sociale et territoriale, et qui va permettre pour l’association Eisenia de proposer des permanences informatiques, notamment pour faire de l’accès à du matériel pour toutes et tous.
Voilà, je répondrai aux questions car il y a beaucoup d’interventions.
Prise de parole après les interventions – Mathieu GARABEDIAN
Concernant la subvention Alliance Citoyenne, j’avais envie de refaire un petit contexte de comment on est arrivés à subventionner cette association. Depuis le début du mandat, on mène un travail assez fin avec les habitants et habitantes de la résidence Jacques Monod, pour qui les problèmes de précarité énergétique sont avérés, et qui ont des inquiétudes, qui ont des attentes, et qui nous sollicitent depuis le début du mandat. Ça nous a permis de créer un groupe de travail composé du CCAS, des maisons de la métropole, du bailleur EMH, du centre social et de l’Alliance Citoyenne qui de fait (vous disiez pourquoi notre partenaire), mais parce que de fait c’est eux qui sont là, et c’est avec eux que les citoyens ont décidé de travailler ces questions, de se regrouper, et de porter les sujets qui sont leurs sujets du quotidien. Et donc ce travail il est mené, ça nous a permis d’avoir des échanges, d’avoir un travail d’état des lieux des aides mobilisables sur les questions énergétiques pour ouvrir les droits sociaux des personnes. Ça a permis également à EMH de décider de mettre en place un conseiller d’éducation sociale et familiale sur place, au sein du local commun résidentiel, pour accompagner les ménages à ouvrir ces droits.
Et une fois qu’on est arrivés là, on se dit « mais comment est-ce qu’on peut travailler un peu plus finement cette question ? », et vient là cette proposition de subvention pour des formations auprès des habitants, à la fois pour qu’ils puissent développer leur pouvoir d’agir, développer la capacité à intervenir en collectif, en groupe, et puis des questions de connaissances, d’expertise, sur les questions énergétiques qui sont assez complexes. Ça a été en introduction du conseil, on va en reparler, on voit que ce sont des sujets qui sont du moment, et donc comment finalement on arriver à proposer aux habitants des formations, des temps intéressants pour eux, mais aussi qui leur permettent d’agir concrètement sur leur quotidien.
Cette subvention, elle rentre parfaitement dans les trois missions transversales qu’on porte et qu’on développe depuis le début du mandat :
- La transition écologique avec les questions de rénovation thermique et la lutte contre la précarité énergétique. Ça devrait être la mesure phare de nos politiques de décarbonation. On rappelle que le bâtiment, c’est 25% des gaz à effet de serre, 45% de la consommation énergétique. Donc évidemment, de dire à des habitants « informez-vous, formez-vous » sur ces questions, c’est plus que pertinent pour la mobilisation sur les enjeux climatiques.
- Deuxième mission transversale, lutte contre les inégalités. On le rappelle souvent mais les passoires thermiques c’est 7,5 millions de logements en France, et les inégalités de logement et de précarité énergétique c’est des inégalités qui aggravent encore les inégalités sociales. Donc c’est aussi dans cette optique qu’on travaille, et évidemment cette subvention elle permet aussi de pointer cette réalité sociale et notre volonté, nous, de travailler sur ce sujet.
- Et enfin, la dernière mission transversale qui est la transition démocratique. Jonathan en a aussi un peu parlé dans son intervention, mais aujourd’hui on voit que c’est des questions complexes ; on voit qu’il y a un intérêt à ce que les personnes concernées puissent se saisir de ces questions. Et donc amener de la formation, du développement du pouvoir d’agir par une mobilisation de connaissances sur ces questions, ça nous semblait particulièrement pertinent, et rentrer parfaitement dans nos objectifs, et de transition démocratique, et puis même d’émancipation finalement car c’est un peu le but de cette mission transversale.
Sans rentrer plus dans les détails… ancrage local, effectivement ça a un lien avec Grenoble, mais je crois que le nombre de personnes qui sont cotisantes de l’association (si je ne dis pas de bêtises), c’est plus de 300 ménages ou personnes sur Villeurbanne. Ça représente énormément de personnes qui participent à la vie de ces collectifs portés par cette association, et que c’est une association qui a vocation à porter les revendications des membres qui la composent. Et donc là, en l’occurrence, la question de la précarité énergétique.
Prise de parole après les interventions – Gaëtan CONSTANT
Oui, j’espère avoir tout noté car j’étais quelque peu hypnotisé par le propos sur le communautarisme au préalable, donc je vais essayer de faire preuve d’un peu d’andragogie sur le propos, et de répondre aux différents points soulevés.
En fait, à l’initiative de tout ça, il y a un programme de reconditionnement du matériel interne de la ville, de la DSI, avec les Ateliers Soudés depuis aujourd’hui quelques années. Donc ça correspond à une centaine d’unités centrales par an qui sont reconditionnées et distribuées à la vie associative villeurbannaise par la suite. Et on a eu l’envie de développer et d’élargir un peu ce projet, et c’est comme ça qu’est née cette initiative de permanences sur le territoire avec l’association Eisenia qui, en effet, est la structure administrative, juridique, qui reçoit la subvention. Mais au niveau du projet c’est les Ateliers Soudé et un sous-programme qui s’appelle Linux et populus de l’association Eisenia qui sont tenantes de la permanence, qui va avoir plusieurs vocations. À la fois un point de vente pour les personnes qui, dans un premier temps, vont être ciblées avec un quotient familial faible, qui recevront des invitations à la promotion de ce genre de matériel ; des ateliers de sensibilisation sur comment être capables. Comme on est aujourd’hui dans une vocation d’essayer de rendre les gens capables de réparer leur vélo, de réparer leur matériel tout venant, donc des ateliers de sensibilisation sur ça. Et également dans cette permanence, si des gens viennent avec leur matériel, d’être capables de leur proposer un service de reconditionnement de leur matériel.
La question sur la partie idéologique : il n’y a pas d’idéologie, loin de moi l’envie d’en faire, j’ai juste envie de faire de la politique. Et donc si les choix politique qu’on fait c’est de défendre Linux et le logiciel libre, oui, c’est un choix politique et non, 12 000€ ce n’est pas beaucoup pour tout ce que je viens de citer comme actions.