Par Danielle CARASCO
Nous voterons pour ce rapport car nous ne pouvons qu’être heureux d’obtenir 1,5 millions pour permettre à nos jeunes de s’épanouir à l’école. Avec 230 millions d’euros au total, ce dispositif ne représente cependant qu’une goutte d’eau dans un budget qui n’a cessé de diminuer depuis la nomination de Jean-Michel Blanquer. Pour le reste, l’éducation nationale est toujours sous austérité, qui se traduit par la diminution des postes et le non-remplacement des professeurs.
Nous avons plusieurs points de vigilance par rapport aux Cités Éducatives, d’abord localement. L’aide est substantielle mais elle ne court que sur 3 ans ; même à l’échelle d’une scolarité, ce n’est pas grand-chose. Il faudra faire attention à ce que les petites associations ne se retrouvent pas sans ressources après avoir embauché.
Il faudra aussi faire très attention à ce que ce soient bien elles qui bénéficient de ces subventions. Les grandes associations nationales ont en effet bien plus de moyens pour répondre, et certaines peuvent être un peu gourmandes, alors que nous voulons privilégier des associations déjà bien implantées à Villeurbanne qui ont notre confiance.
Mais les Cités éducatives, et ce qui ressemble à une usine à gaz tout de même, c’est surtout le symptôme d’un changement grave de la nature de l’école républicaine. De la réforme du lycée à celle de l’université, de la suppression du bac aux dispositifs locaux, les écoles, collèges et lycées sont mis en concurrence les uns avec les autres. En passant par le système d’appel à projet, les ministres hiérarchisent et sélectionnent les écoles, à l’opposé de l’universalisme de l’enseignement. C’est d’ailleurs écrit dans la délibération, puisqu’il est question d’aller vers « les objectifs définis par la Cité », qui ne peuvent qu’être locaux.
Nous pensons bien au contraire que l’école doit être la même pour tous et toutes, peu importe là où l’on habite ou notre niveau de richesse. Les enseignements ne doivent pas dépendre du bon vouloir d’une commune à répondre à un appel à projet !
A l’opposé de l’éclatement du système éducatif, nous voulons que soient partout réduits les effectifs par classe, que soit augmenté le nombre d’enseignants. Les moyens ne doivent pas être saupoudrés : ils doivent être à la hauteur partout !