Par Agathe Fort
Nous allons voter pour cet avis de la ville ; nous comptons sur nos collègues métropolitains pour que les réserves et remarques que nous faisons ensemble sur ce projet de ZFE soient bien prises en compte. Nous sommes contents que le groupe les écologistes, majoritaire à la Métropole, vote cet avis, ce qui permettra on l’espère de faire intégrer nos mesures proposées. Nous partageons bien les interrogations et propositions émises dans l’avis, notamment sur les mesures d’accompagnement.
Ces mesures doivent empêcher l’augmentation de la ségrégation socio-spatiale. Quand on regarde les cartes qui montrent la répartition des véhicules en fonction de leur vignette Crit’Air, le constat est évident : ce sont les communes dont les populations sont les plus pauvres qui ont aussi le plus grand nombre de vieilles voitures. Pour ces personnes, l’amplification de la ZFE sans aides et alternatives efficaces pourrait se transformer en double peine : pauvreté et immobilisme contraint.
Ceci étant dit, listons quelques actions indispensables :
- Rendre tous les habitants et habitantes de la métropole éligibles aux aides. Il n’y a pas que les personnes qui travaillent ou habitent dans le périmètre ZFE qui ont besoin d’y aller ou de le traverser.
- Rendre le système d’aides financières proportionnel aux revenus. Actuellement, il fonctionne par tranches, ce qui va créer des effets de seuil : à 1€ de revenu près, on n’aurait pas droit aux mêmes montants d’aides !
- L’augmentation du budget consacré à ces aides. Nous le trouvons trop faible au vu des besoins anticipés. Il faudrait le multiplier par trois. L’écologie sociale a un coût…
- Et enfin, une mesure qui n’est pas reprise dans l’avis de la ville mais qui était bien dans le programme de Villeurbanne en commun ! : la gratuité progressive des transports en commun.
Je termine en précisant que la ZFE dans sa forme actuelle est vectrice d’inégalités sociales. La preuve en est que nous devons imaginer tout une batterie de mesures accompagnatrices pour ne pas exclure encore plus les plus fragiles, alors même que nous ne sommes pas capables d’exclure de la zone des voitures récentes mais polluantes, comme les SUV. À l’échelle nationale, il faudrait refondre complètement ce dispositif. Pour être acceptée, l’écologie doit être juste !