Par Morgane GUILLAS
Comme vous l’avez dit monsieur l’adjoint, l’abstention augmente grandement. 16 %, 21%, 22%, 26% c’est le taux d’abstention qui augmente à chaque élection présidentielle depuis 2007. Le vote intermittent suit lui aussi la même pente. Les français ne votent pas systématiquement aux 2 tours en fonction des enjeux qu’ils perçoivent. Et ça, c’est une nouveauté.
Ces chiffres sont préoccupants, et pourtant les français votent plus pour les élections présidentielles que pour les autres élections comme vous l’avez souligné pour les municipales.
L’abstention augmente régulièrement et cela concerne principalement trois catégories de la population d’après les études de l’INSEE :
- les plus jeunes et surtout les moins de 30 ans qui votent peu aux présidentielles et encore moins aux législatives ou aux autres scrutins ;
- les moins diplômés qui ont tendance à plus voter de manière intermittente et à s’abstenir plus systématiquement ;
- les plus pauvres.
Ces résultats nous posent un problème démocratique : pourquoi les plus âgés décident-ils pour les plus jeunes de l’avenir du monde dans lequel ces derniers vivront le plus longtemps ? Pourquoi les plus diplômés et les plus riches décident-ils des politiques publiques pour chaque citoyen et citoyenne, y compris celles des plus pauvres ?
Et surtout, qu’en est-il de l’avenir de la démocratie représentative ? Comment se projeter dans si les jeunes ne votent pas ou de moins en moins ?
Une petite part des explications de cette abstention est connue de tous et toutes dans ce conseil, vous qui tenez régulièrement des bureaux de vote : nous croisons à chaque élection des personnes qui sont mal inscrites. Soit du fait de leur déménagement, soit d’une mauvaise compréhension des délais, des dates, d’une répartition de la carte électorale dans les bureaux de votes qui peut évoluer… Cette situation concerne un jeune sur deux en France ce qui est énorme.
Dans le livre de Julia Cagé et de Thomas Piketty, Histoire du conflit Politique, paru cette rentrée, les conclusions des nombreuses données et études analysées par les auteurs confirment bien l’impact des inégalités sur la mobilisation pour les différents votes. Tout comme les travaux du sociologue Vincent Tiberj qui démontrent le biais générationnel derrière l’abstention et comment les jeunes expriment différemment leur citoyenneté que par le vote.
Nous soutenons donc les associations qui luttent contre cette abstention via des campagnes d’inscriptions sur les listes électorales, et de l’aller-vers pour mobiliser de différentes manières, comme le fait l’association A Voté sur Villeurbanne. Nous voterons bien sur cette attribution de subvention de 5 000 €.