L. Wauquiez diminue encore la participation de la région Auvergne-Rhône-Alpes à la culture, après l’avoir baissée de 4 millions d’euros en 2022. Le directeur du TNG, qui a critiqué cette décision autoritaire, s’est vu retirer sa subvention. Mais ce n’est visiblement pas assez pour celui qui se rêve Jupiter après Jupiter. S’il était élu en 2027, Wauquiez supprimerait, de son aveu, tous les contre-pouvoirs de l’Etat. On n’aurait pas été surpris d’entendre cela dans la bouche d’un dictateur. Mais d’un élu de la République ?
S’il peut se permettre d’être si décomplexé, c’est que nous baignons dans des pratiques de l’État perméables aux idées d’extrême droite. Le pouvoir ne supporte plus la contestation. Alors que le délit d’offense du chef de l’État n’existe plus, plusieurs français ont été intimidés par la police pour avoir écrit “Macron on t’emmerde” ou l’avoir qualifié d’ “ordure“. Face à la contestation de la réforme des retraites, la garde à vue est utilisée comme un outil de répression, le droit de grève est limité par des réquisitions, et des arrêtés illégaux sont pris pour interdire les casserolades. Ceux et celles qui contestent sont de plus en plus contrôlé·e·s, en témoigne l’autorisation de drones et l’usage que veut en faire la préfecture de police avec l’ajout d’un “produit marquant ” voire de reconnaissance faciale.
Alors que nos libertés politiques se réduisent, celle de la presse est elle aussi malmenée. Le dernier exemple est la suppression incompréhensible de l’émission C’est encore nous sur France Inter, l’un des derniers espaces de critique du pouvoir à une heure de grande écoute. Alors que le pluralisme politique se réduit dans les médias, les thématiques de l’extrême-droite enflent, dictées par l’agenda du gouvernement. Quand la priorité devrait être à l’inflation et à l’écologie, ce sont immigration et sécurité qui saturent le débat et encouragent la violence des groupuscules d’extrême-droite.
Parler, c’est déjà résister. Alors ne nous taisons pas !